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Quand une opération d'exception devient la règle dans les maternités: Sur 674 accouchements, 417 ont été effectués par césarienne

par S. M.

La moyenne des accouchements, qui était il y a cinq ans de 25% à Oran, ne cesse de progresser ces dernières années pour dépasser désormais les 60%. C'est ce qui ressort du dernier bilan des activités de la maternité révélé par la direction générale de l'hôpital d'Oran. Sur les 674 accouchements enregistrés durant le seul mois d'octobre dernier, 417 ont été effectués par césarienne contre seulement 257 par voie basse.

L'accouchement par césarienne, une intervention chirurgicale réservée en principe aux cas urgents et compliqués, est désormais une opération de routine dans les maternités. Le taux d'accouchement par césarienne dans la maternité du CHUO avoisine ainsi les 62% soit plus que le double du taux toléré (25%) par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Une bonne partie des césariennes a été effectuée sur «demande maternelle non motivée par des raisons obstétriques».

Plusieurs raisons poussent les femmes enceintes à exiger une césarienne de convenance. Il y a d'abord les mères ayant vécu des accouchements lourds en séquelles ainsi que les mères dont l'enfant se présente par le siège, pour qui tous les paramètres obstétriques autorisent la tentative de voie basse s'il y a accord de la mère, mais qui choisissent tout de même une naissance par césarienne. Mais il y a aussi les mères ayant subi un traumatisme. Ces femmes pourraient ne pas être en état de vivre un autre accouchement par voie basse. Il y a enfin les mères ayant subi une première césarienne, dont le dossier obstétrical leur permettrait de tenter un AVAC ((Accouchement après césarienne), mais suivies par un praticien préférant la pratique de la césarienne. La progression du nombre des césariennes de convenance ne concerne pas uniquement les établissements hospitaliers à Oran, mais il est en train de devenir un problème de santé au niveau mondial.