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Blida: L'AEP, à quand la solution ?

par Tahar Mansour

Même si les perturbations de l'alimentation en eau potable connaissent, cette année, une augmentation sensible à travers l'ensemble du territoire national, obligeant même le président de la République à donner un ultimatum au ministre des Ressources en eau pour régler ce problème, la wilaya de Blida est peut-être la plus touchée. Il faut savoir qu'hormis le Grand-Blida qui a connu, pendant quelque temps, un semblant de normalité, les autres régions de la wilaya ont toujours subi des perturbations à longueur d'année ; cette année beaucoup plus. Les raisons invoquées par les responsables de l'ADE sont toujours les mêmes : baisse du niveau de la nappe phréatique, déperditions dues aux réseaux qui fuitent de partout et, bien entendu, manque de pluviométrie. En hiver, la plupart des communes de la wilaya de Blida ne reçoivent l'eau dans le robinet qu'une fois tous les trois jours, avec une plage horaire ne dépassant pas deux à trois heures, et avec un débit très faible. En été, la cadence passe à une fois tous les trois ou quatre jours, avec un débit encore plus faible et des pannes à répétition, même quand c'est l'électricité qui a été coupée pendant une heure de temps, on l'invoque pour justifier l'injustifiable. Il y pourtant une chose qui doit être dite, les quartiers abritant certaines institutions ont de l'eau quotidiennement. Cette année, il faut dire que la situation est catastrophique en matière d'alimentation en eau potable.

A Boufarik, où les habitants sont sortis pour manifester leur ras-le-bol, jeudi dernier, l'eau arrive rarement, surtout pour ceux qui habitent plus haut que le deuxième ou troisième étage et ceux qui en ont, c'est une fois tous les quatre, cinq jours ou plus. A L'Arba, il y a deux ou trois mois que les choses ont pris une tournure dramatique, faisant profiter les propriétaires de camion-citerne d'une manne formidable, puisqu'ils vendent le mètre-cube d'eau à environ 400 DA (1.200 DA, ou plus, la citerne de 3000 litres). Des représentants de la société civile se sont rendus, il y a quelque temps, chez le chef de daïra qui les a reçus en compagnie des responsables locaux de l'ADE et de l'Hydraulique qui leur ont assuré que la nappe était arrivée à son plus bas niveau, à cause du manque de précipitation au courant de l'année dernière. Une vingtaine de jours plus tard, il y a eu une certaine amélioration dans l'alimentation, et l'un des représentants de la société civile a écrit sur sa page Facebook : «Y a-t-il eu des pluies ces derniers jours sans que nous nous en rendions compte ?» - puisqu'il y a un peu plus d'eau-. Actuellement, la plupart des quartiers de L'Arba et d'autres villes importantes de la wilaya reçoivent de l'eau un jour sur sept, de minuit à deux heures et demie, revenant ainsi une trentaine d'années en arrière et nous remémorant la chanson du blidéen Souileh qui disait : «Dja el ma, nodh t'aâmar» (l'eau est venue, lève-toi pour remplir les jerricans). Le directeur de l'unité ADE de Blida vient d'être relevé de ses fonction, à l'instar d'autres directeurs d'autres wilayas, allons-nous enfin connaître une amélioration dans la fourniture de cette eau, pourtant nécessaire au maintien de l'hygiène en ces temps de maladie.