Malgré toutes les craintes et les appréhensions, les deux jours de l'Aïd ont enregistré une accalmie et une baisse de pression dans les établissements hospitaliers en ce qui concerne la progression de la pandémie de la Covid-19. Selon la carte épidémiologique du ministère de la Santé, 35 nouveaux cas ont été enregistrés le 2 août à Oran, en légère baisse par rapport aux autres jours où le nombre de cas a explosé classant Oran parmi les wilayas les plus touchées par la Covid-19.

«Malgré cette accalmie, la situation reste inquiétante devant le non-respect des mesures sanitaires par la population», nous dira le chef de service de Prévention à la direction de la Santé de la wilaya, Dr. Yousef Boukhari. «A chaque festivité, nous craignons une recrudescence du nombre de cas. Il faut que les citoyens respectent les mesures sanitaires, c'est le bien-être et la vie de tout le monde qui sont en jeu». Du 18 mars au 2 août, Oran a enregistré 3.999 cas et 94 décès.

Malgré ces mises en garde des professionnels de la Santé, la fête de l'Aïd a donné l'occasion à certains de franchir tous les interdits, oubliant le port de masque et la distanciation lors de la pratique du rituel du sacrifice. Mais le phénomène qui a attiré l'attention durant ces deux jours de fête, a été la ruée vers les plages. Pour échapper à la canicule, des familles, des jeunes et des moins jeunes ont pris le chemin des plages sans se soucier des conséquences d'un tel acte. «Nous avons besoin de souffler un peu et aller à la plage c'est notre seul moyen de distraction», nous dirons des jeunes d'un quartier de la ville d'Oran qui sont allés en groupes de 5 à 10 pour des baignades. D'autres se sont dirigés vers la forêt de Canastel pour faire du sport. Bref, tous les plans sont bons pour échapper à la chaleur de l'été. Devant ces comportements, les professionnels de la Santé se disent impuissants à maîtriser la pandémie. Dans ce cadre, une nouvelle organisation a été instaurée pour une meilleure prise en charge de la pandémie et la wilaya d'Oran a été retenue comme wilaya pilote. Selon le chef de service de la Prévention, toutes les consultations du coronavirus s'effectuent dans les polycliniques avant les orientations éventuelles vers le CHU et l'EHU. Pour le chef de service de la Prévention, «avec la pandémie, les autres services hospitaliers ont été délaissés. Le ministère de la Santé a revu l'organisation pour un meilleur fonctionnement de ces établissements».