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La fermeture des mosquées fait toujours parler d'elle

par Mokhtaria Bensaâd

La réouverture des mosquées en cette période de pandémie, un sujet qui revient de nouveau, après la fête de l'Aïd, passée, exceptionnellement, pour cette année, sans la prière de l'Aïd. La Fédération algérienne des consommateurs (FAC), l'Association algérienne de protection et d'orientation du consommateur et son environnement (APOCE) et le Syndicat national indépendant des imams et du personnel du secteur des affaires religieuses et des wakfs plaident, chacun de son côté, pour l'autorisation des prières dans les mosquées avec respect strict des mesures sanitaires et l'implication de tous les acteurs, institutions et société civile dans l'encadrement de cette opération.

Si la fédération des consommateurs a lancé un appel au président de la République demandant instamment la réouverture des mosquées, l'association de protection des consommateurs a émis le souhait de voir ces lieux ouverts, tandis que le syndicat des imams demande la révision de la décision de fermeture des mosquées.

Dans un communiqué rendu public, la fédération plaide pour le retour des fidèles aux mosquées pour accomplir les cinq prières sans la prière du vendredi qui enregistre un afflux important vers ces lieux. Pour le président de la fédération, Zaki Hariz, contacté hier, « il n'est pas normal que des administrations telles que la poste, les banques soient ouvertes et le transport en commun autorisé et les mosquée toujours interdites alors que le risque de contamination est minime par rapport aux autres espaces ouverts ». Le premier responsable de la FAC estime qu'il suffit d'appliquer un protocole sanitaire au sein des mosquées avec l'implication des associations religieuses, les associations de la société civile. « Ces acteurs » doivent, a expliqué le président de la FAC, signer une déclaration sur l'honneur avec la direction des affaires religieuses pour le respect du protocole sanitaire et aussi prévoir des visites de contrôle inopinées pour s'assurer du bon déroulement des prières.

Bien qu'elle a émis le souhait de voir les moquées ouvertes, l'association de protection et d'orientation des consommateurs reste convaincue que la conviction religieuse, l'affection et les sentiments doivent concorder avec prévention sanitaire. Le président de l'APOCE, Mustapha Zebdi, contacté hier, a expliqué que « l'APOCE souhaite l'ouverture des mosquées mais le dernier mot doit revenir aux spécialistes de la santé et notamment la commission chargée de suivre l'évolution de la pandémie. Nous ne pouvons pas nous prononcer sur la question du fait que c'est la commission qui doit décider. Nous avons établi une feuille de route dans ce sens et nous travaillons avec le syndicat des imams pour que la réouverture des mosquées se passe dans de bonnes conditions et de façon progressive. Nous sommes en guerre contre cette pandémie et tous les efforts doivent concorder pour maîtriser la situation. Bien que nous avions certaines réserves sur les décisions de la commission, nous avons décidé de ne pas réagir et laisser la commission faire son travail ».

Quant au syndicat des imams, il a plaidé pour la révision de la décision de fermeture des mosquées depuis mars dernier et l'ouverture de ces lieux progressivement. Le président du syndicat, Djamel Ghoul, contacté hier, a souligné que « le syndicat a demandé la révision de la décision de fermeture des moquées et l'autorisation des prières sous l'encadrement des imams, des associations religieuses, les étudiants du Coran, les scouts, les associations locales, la direction des affaires religieuses, la protection civile et la sûreté en cas de nécessité ». Le syndicat des imams demande une réouverture selon la propagation du Covid-19 dans chaque wilaya. Pour les wilayas en déconfinement, les mosquées doivent être ouvertes avec respect des mesures sanitaires. Pour les grandes wilayas, telles que Oran et Alger, les mosquées doivent être ouvertes uniquement pour la prière du vendredi en veillant au respect strict des mesures sanitaires.