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Le projet en phase d'achèvement: Equipent du parking à étages de Mdina Djdida en vue de son ouverture

par H. S.

Maintenu dans sa fonction d'origine et confié en gestion-exploitation à l'établissement public de wilaya EPIC Ermes Oran, le projet du parking à étages de Mdina Djdida entame sa dernière ligne droite avant sa mise en service. Finalisé à 95%, ce parc automobile vertical de structure R+5 sera bientôt équipé en matériels de télésurveillance et anti-incendie avant d'être réceptionné, et ce bien sûr après les procédures de contrôle de conformité, notamment sur le plan sécurité.

Bien que l'ouvrage ait été presque fin prêt depuis près de deux années, sa mise en service a dû être repoussée à maintes reprises à cause du non-achèvement de certains lots de travaux secondaires et du non-équipement de la structure. Les raisons sont à rechercher plutôt dans les tergiversations et les tâtonnements des responsables et ce manque d'allant lié en grande partie au scepticisme entourant l'aboutissement d'un tel bâtiment mastodonte dédié au stationnement situé à la croisée des chemins du bazar tentaculaire de Mdina Djdida.

Il a fallu d'abord ce niet du wali à l'option d'une reconversion en centre commercial, le chef de wilaya ayant publiquement et officiellement souligné l'irrévocabilité de la décision d'un maintien de la vocation d'origine du projet. Ensuite, il a fallu le suivi très rapproché de ce même responsable pour l'aboutissement du projet dans les plus brefs délais. Il est vrai que le dépassement de l'échéance annoncée pour la livraison du parking et sa mise en concession a fait planer le doute sur l'aboutissement du projet en tant que tel, ouvrant de façon cyclique une brèche pour l'éventualité d'un basculement vers le shopping.

Certes, l'effet de spéculation y est pour quelque chose, dans la mesure où il est avéré que certains ont des intérêts directs ou indirects à ce qu'il y ait au lieu et à la place d'un parking silo un marché en hauteur de 82 boutiques au cœur du quartier commerçant de Mdina Djdida, où une simple échoppe se loue à 5.000 DA/m2 et un bout de trottoir jusqu'à 30.000 DA le mois. Cependant, il y avait aussi des éléments assez objectifs qui démontraient l'impertinence du projet d'un parking en plein cœur du souk de Mdina Djdida.

CONÇU COMME PARKING, IL SERVIRA DE PARKING

Il était prévu initialement la mise en concession par voie d'adjudication du parking dès sa réception. Avant que la wilaya n'opte finalement pour l'autogestion par le biais de son établissement interne, l'EPIC Ermes Oran, qui gère d'ailleurs en saison estivale deux parkings en surface à Bousfer Plage et aux Andalouses via conventions avec El-Ançor et Bousfer respectivement. Pour l'heure, tout l'effort est concentré sur la phase équipement de la structure en matériel et logistique spécifiques. L'incendie, assez suspicieux, survenu en juin 2017, a non seulement retardé le projet mais en a entraîné un surcoût. Pour autant, estiment certains, l'idée de reconvertir le parking en centre commercial n'est pas aussi impertinente, comme on est tenté à le penser à première vue. Au contraire, soutiennent-ils, c'est une idée pragmatique et une option réaliste qui répond à la situation. La vraie mauvaise décision, selon eux, elle a été commise douze ans plus tôt, en 2006, avec ce projet surréaliste d'un « parking silo » en plein cœur du souk de Mdina Djdida.

Fait plus qu'étonnant, on ne s'est rendu compte de l'histoire des voies d'accès qu'une fois la structure du parking montée à coups de 100 milliards. On a enfin réalisé, au moment où l'ossature métallique du bâtiment était déjà bien en place et n'attendait que son revêtement, que ça ne pouvait pas marcher à cause des impénitents marchands ambulants. Alors qu'on n'avait en fait même pas besoin d'études d'opportunité et de faisabilité, mais juste d'un brin de bon sens pour laisser tomber au départ cette bien mauvaise idée. En 2005-2006, le contexte de la gestion locale était marqué par un discours, assez démagogique, porté vers l'ouverture de l'investissement dans la réalisation de parkings à étages en prévision du projet du tramway d'Oran, comme remède au problème casse-tête du stationnement dans la ville, de plus en plus étouffée par son parc automobile. On voulait donc se conformer, coûte que coûte, aux mesures et dispositifs préconisés par l'étude du projet du tram, qui suggérait entre autres la création de lieux de « stockage » automobile dans des endroits déterminés en fonction de son tracé, notamment. En bon élève, la wilaya s'est ainsi engagée à réaliser trois parkings à étages qui devaient être sa propriété une fois achevés, ceci alors que six autres structures étaient programmées dans le cadre du programme complémentaire de soutien à la croissance économique pour la période 2005-2009. On devra se contenter des trois parkings « publics », c'est-à-dire mis sur pied par la wilaya.

OUVERTURE DU CRENEAU A L'INVESTISSEMENT

En effet, le processus d'ouverture du créneau à l'investissement privé a fait long feu, puisque l'appel à manifestation d'intérêt plus l'avis d'appel d'offres, lancés en 2006, pour la construction de 6 parkings à étages ont été déclarés infructueux faute d'investisseurs intéressés. Pas plus que les mesures incitatives dans le cadre de l'ex-Calpiref pour rabattre les investisseurs vers ce segment, ceux-ci préférant en général la promotion immobilière et les centres commerciaux. A ce jour, l'on ne sait ni comment ni pourquoi le choix du site pour la réalisation de l'un des trois parkings lancés par la wilaya, celui qui devait être implanté au centre-ville, a porté sur l'ancienne minoterie de Mdina Djdida. On sait seulement que le terrain était au centre de toutes les convoitises et que pour éviter qu'il n'aille ailleurs, les autorités locales y ont élu domicile pour leur parking via une petite transaction foncière au nom de l'utilité publique. Mais est-ce une bonne raison pour ériger un parking à étages (n'importe où) ? La réponse par la négative va de soi d'autant que, dans le cas d'espèce, il y a eu lors de la réalisation beaucoup de travaux supplémentaires non prévus par l'étude (l'entreprise BATEMCO manœuvrait sur un terrain « miné » à cause des caves et autres silos souterrains ainsi que les risques des travaux d'excavation et de terrassement sur le pourtour du chantier) et donc, forcément, des avenants en augmentation qui ont alourdi davantage la facture, qui a atteint au final le chiffre de 100 milliards.