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Football - Lois du jeu: Le cadet des soucis des joueurs algériens

par Adjal Lahouari

Cette saison plus que jamais, les dirigeants et les entraîneurs de Ligue 1 sont agacés par les cartons récoltés par leurs joueurs, et dont le cumul débouche fatalement sur des suspensions évidemment pénalisantes pour leurs équipes. On ira même jusqu'à affirmer que dans cette cohorte de joueurs il y a une majorité de rouspéteurs à répétition. Par ces attitudes indignes de professionnels qu'ils sont officiellement, que veulent-ils prouver ? Qu'ils ont un esprit plus combatif que leurs coéquipiers ?

Peu enclins à la clémence, les supporters accusent ces grincheux de «choisir» leurs matches, évitant celui qui ne leur convient pas pour diverses raisons. Le plus navrant c'est que la plupart des joueurs de Ligue 1 ne connaissent rien (ou très peu) des lois du jeu qui régissent pourtant leur métier.

Encore une fois, nous ferons référence à l'avis tranché du prestigieux chevalier du sifflet, Kouider Benzellat, à propos des rares joueurs n'ayant pas accepté ses décisions. «Les joueurs n'ont qu'à apprendre les lois du jeu.

Ils tireront le plus grand bénéfice et comprendront que nous sommes sur le terrain pour rendre une justice équitable et les protéger», a-t-il déclaré. Il y a plus de 55 ans que ces paroles ont été prononcées et elles sont toujours d'actualité. En effet, si un joueur connaissant les cas où il n'y a pas hors-jeu, il serait plus performant sur le terrain. Ceci à titre d'exemple, car il existe d'autres situations similaires. Ces derniers temps, nous avons constaté une recrudescence de protestations auprès des arbitres, parfois même pour des futilités. Récemment, on a vu des défenseurs ne voulant pas reculer et pinailler à propos de quelques centimètres sur un coup franc, oubliant par ailleurs qu'eux-mêmes «grattent» plusieurs mètres sur ces mêmes coups francs que l'arbitre leur accorde. Il en est de même sur les rentrées de touche.

C'est l'éternelle histoire de la paille et du madrier. Afin de déjouer un tant soit peu ces tricheries sur les coups francs, il fut un temps où un arbitre international, excédé par ces manœuvres, a demandé à ces derniers de demeurer à 9 mètres du ballon. «Les 15 centimètres, je vous en fait cadeau !», sachant qu'ils ne seront jamais à distance règlementaire. On se souvient qu'au dos des licences des décennies 60 et 70 et 80, figurait un engagement des joueurs à respecter les lois du jeu. Ce n'était donc nullement une mesure obsolète, dans la mesure où elle mettait le signataire devant ses responsabilités.

Les temps ont-ils donc changé les mentalités à ce point ? C'est probable, car les actuels pensionnaires de Ligue 1 touchent des primes et des salaires faramineux à donner le vertige aux plus sages d'entre eux. Il faut aussi prendre acte des propos de joueurs prêts à tout pour une victoire, lors des rencontres contre leurs anciens clubs et leurs ex-coéquipiers. «Les sentiments, on les laisse aux vestiaires !», une phrase revenant souvent dans leurs déclarations. Tel est l'état d'esprit de ces footballeurs du temps présent.

Il y a que leurs agissements ternissent le jeu et compliquent la tâche des arbitres, surtout ceux qui, au nom d'une prétendue psychologie, laissent la porte à des dérapages. Aussi, ce comportement atteste que ces tricheurs n'ont reçu aucune éducation ayant trait à l'arbitrage.

C'est une tare dont eux-mêmes font les frais. On rappellera qu'en Belgique, tout joueur appelé en équipe nationale doit subir un examen sur les lois du jeu. Dans les futures académies et centres de formations qui vont voir le jour, il est indispensable que ce volet figure dans le programme de développement. Dans le cas contraire, il y aura toujours cette épine dans le pied de notre football.