Après avoir épuisé toutes les voies légales et ne
cessant d'interpeller les autorités locales ainsi que le responsable du secteur
agricole, plus d'une cinquantaine de jeunes exploitants agricoles, de jeunes
pionniers de la terre issus de plus de neuf communes rurales, attentent avec
impatience l'arrivée de l'énergie électrique. Le gasoil leur coûte cher, des
dépenses onéreuses dépassant les 30.000 DA par semaine pour faire alimenter les
pompes réservées à l'irrigation de leurs terres. Et pourtant, ils ne baissent
pas les bras et continuent, contre vents et marées, à travailler la terre.
Aucun de ces jeunes investisseurs privés n'a pu bénéficier d'une quelconque
aide financière de la part des pouvoirs publics, ce qui est difficile pour eux
d'équilibrer leurs budgets. Ce n'est qu'au prix de mille et une contorsions
qu'ils arrivent à joindre les deux bouts car, fort heureusement, la terre est
généreuse et les rendements en produits maraîchers sont très satisfaisants
récompensant ainsi leur dur labeur. Certaines de ces exploitations agricoles
sont situées le plus souvent à un jet de pierre des lignes de transport
d'électricité (MT) et ils ne demandent que leur raccordement au réseau
d'alimentation. Activité séculaire par excellence, le travail de la terre,
notamment dans les zones du sud (Monts des Ksours Chellala, Ghassoul et Boualem) et du Nord de la wilaya à Oued-Fallit
(Kheiter), de vastes périmètres agricoles sont
parfois laissés pendant plus d'une décennie en jachère faute de forages et
d'équipements hydrauliques, pénalisant dans leur sillage des centaines de
jeunes animés par une ferme volonté de s'investir pleinement dans le travail de
la terre. Des milliers de quintaux de pomme de terre, carottes et autres
produits maraîchers ?bios' par excellence périssent parfois sous terre par
manque d'eau. Certes, le réseau électrique en milieu rural mérite d'occuper une
place de choix dans les différents programmes de développement et le taux
d'électrification n'a pas encore atteint le seuil tant escompté. De petites
habitations en pisé, inoccupées à longueur d'année, jouxtant des terres
abandonnées par leurs propriétaires et envahies par les mauvaises herbes, ont
bénéficié de l'énergie électrique contrairement à d'autres qui se distinguent
de loin par un vaste tapis verdoyant laissant apparaître les premiers fruits du
travail de la terre. D'immenses plantations arboricoles ne survivent que grâce
à une pluviométrie le plus souvent capricieuse, réduisant à néant les efforts
de plusieurs mois de dur labeur.