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ES Sétif: Quel avenir pour l'Entente ?

par A. L.

  Ce que l'on peut dire d'abord, c'est que l'après-Hassan Hamar est très difficile à gérer. C'est que l'ancien boss s'occupait pratiquement de tout, et se trouvait constamment aux avant-postes, comme cela été maintes fois souligné par tous les médias. Après son retrait, un directoire a été chargé d'assurer l'intérim en attendant l'élection d'un nouveau président. Pour les dirigeants, il y a deux priorités : un effectif à reconstituer après la saignée de l'été et l'affaire Amada qui se trouve au niveau de la FIFA, une lourde sanction si ce problème n'est pas réglé avant le 12 août. En revanche, la chance de l'ESS, c'est qu'elle a bénéficié de l'arrivée d'un dirigeant qui a fait ses preuves, Walid Sadi, ex-manager de l'équipe nationale durant de nombreuses années, qui a accepté de reprendre du service sur demande des autorités locales et des supporters. Pour ceux qui le connaissent, ils affirment que si Walid Sadi a repris du service, c'est parc qu'il a en tête un séduisant projet sportif qui, en cas de réussite, ferait de l'Entente la belle et redoutable équipe de niveau continental. Mais, pour le moment, on est très loin de ce tableau idyllique, pour la bonne raison que l'ESS a subi une véritable saignée avec le départ vers d'autres cieux de nombreux joueurs tels Djabou, Banouh, Zeghba, Guecha, Aiboud et Bedrane.

Cependant, la bonne affaire réalisée par les nouveaux dirigeants sétifiens aura été sans conteste le transfert de Rebaï pour lequel les dirigeants du MCA ont cassé leur tirelire en déboursant trois milliards de centimes.

Cette rentrée d'argent frais est venue au bon moment pour régler des dettes envers les anciens joueurs et, également, pour engager de nouvelles recrues.

Alors que huit éléments ont quitté le club phare des hauts plateaux, six ont posé leurs valises à Sétif. Parallèlement, depuis le 22 juillet, Kheireddine Madoui a repris la barre technique d'un club qu'il connaît mieux que personne, pour y avoir joué et entraîné, obtenant des succès flatteurs en 2014 et en 2015, avec deux belles consécrations à la clé. Aussi, ce retour aux affaires de Madoui a été bien accueilli par les fans sétifiens, très déçus par les résultats de leur équipe préférée ces dernières années, et particulièrement durant la saison écoulée.

Car il est certain que ces supporters ne sont pas habitués à voir l'Entente se morfondre dans l'anonymat tant en championnat qu'en coupe d'Algérie. Madoui sait fort bien que l'ESS traverse une période délicate, mais n'a pas hésité à rependre du service là où d'autres entraîneurs ont refusé de s'engager.

Après la signature de son contrat, Madoui a expliqué sa décision: «Sétif, c'est chez moi. Je ne pouvais pas dire non. Malgré les conditions difficiles que vit le club, je suis prêt à relever le défi ». Objectivement, sa tâche ne sera pas aisée après le grand chamboulement de l'effectif, ce qui l'obligera à tout reprendre (presque) à zéro. Or, la patience n'est pas la vertu première des dirigeants et des fans. Madoui qui est conscient de cette situation, a affiché toutefois un optimisme destiné à rassurer aussi bien les dirigeants que les supporters. Pour notre part, on attendra les premières rencontres pour se prononcer sur le niveau réel de l'équipe qui sera menée par son stratège Akram Djahnit, l'enfant du club qu'on ne présente plus après tant d'années. Conscient de la difficulté de la mission après une telle hémorragie, Djahnit a demandé au public sétifien d'être patient et d'encourager l'équipe. Ainsi, en prenant en considération les profonds changements ayant touché l'effectif ainsi que la direction, on peut considérer que, pour l'Entente, c'est une nouvelle page qui s'ouvre.

L'équipe doit se refaire une santé et, surtout, retrouver les indispensables automatismes qui ont fait par le passé la force de l'ESS. Au sein de l'effectif, on retrouve des joueurs expérimentés tels Djahnit, Bouguelmouna, Karaoui, Ferhani et Nemdil, mais aussi six espoirs promus, Filali (gardien), Hariage et Aichoune (défenseurs), Daghmoun et Kendouci (milieu) et Belaîd (attaquant). C'est à Madoui de trouver la bonne formule pour que la mayonnaise prenne. C'est une tâche certes difficile mais pas impossible.