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Alger: Marche des avocats en solidarité avec les détenus d'opinion

par M. Aziza

Les robes noires ont battu le pavé jeudi à Alger dernier pour exiger «une justice indépendante qui obéit aux lois de la République et non aux ordres». Des centaines d'avocats ont investi les rues d'Alger centre, après un rassemblement tenu devant le tribunal de Sidi M'Hamed, répondant ainsi à l'appel lancé par l'union national des barreaux algériens qui s'est réunie le 06 juillet à Béjaia. Parmi les résolutions prises la semaine passée, l'organisation justement d'une journée de protestation avec le boycott de toutes les audiences à travers le territoire national (Est, Ouest, Centre). Les robes noires ont appelé à la libération de leur confrère, l'avocat et défenseur des droits de l'Homme Salah Dabouz, et le Moudjahid, Lakhdar Bouragaa ainsi que les détenus d'opinion et les manifestants incarcérés. Les avocats ont aussi scandé « Etat civil et non militaire ». Un slogan qui a été qualifié par le général de corps d'armée de « slogan mensonger ». Brandissant des pancartes rouges et vertes, les robes noires ont exigé à travers leurs écrits « une justice indépendante », « une expression libre, une presse libre et une justice libre » et « Non à la justice du téléphone », « Y'en a marre des instructions ». Dans leur procession et ce, après avoir forcé un cordon de police au niveau du Boulevard Zighoud Youcef, les avocats ont marqué une halte près du Parlement, en scandant : « FLN dégage », « Bensalah dégage » et « Bedoui dégage ». Les robes noires ont marché le long du Boulevard Zighoud Youcef et la rue Assla Hocine avec le son des klaxons d'encouragement d'automobilistes.

Selon Maitre Sadek Chaib, le corps des avocats a tenu sa promesse en accompagnant le peuple algérien dans ses revendications. C'est aussi un acte qui a été organisé pour réclamer la libération des détenus qui ont été emprisonnés, rien que pour avoir dit leur mot et leur opinion en plein public, précise-t-il. Pourtant, a-t-il souligné, les législations nationales et internationales interdisent toute répression pour les délits d'opinion. Il a affirmé que le barreau d'Alger a reçu une « réponse favorable de certains magistrats » en précisant qu'il y a pas mal de magistrats qui ont renvoyé des affaires « ça n'a pas été une décision hâtive ou hasardeuse, mais c'était une décision réfléchie et responsable », dira-t-il. Il a également précisé que « nos détenus sont pour l'heure compréhensifs, car pour arriver à un Etat de droit, il faut assurer un procès équitable et nous les avocats nous pensons qu'en ce moment on ne peut pas avoir un procès équitable ».

Pour Maitre Chaib, les avocats aujourd'hui, sont en train d'aider la justice à se libérer.