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De grandes manifestations en ce 5 juillet: La mobilisation se poursuit

par M. A. Et A. Z.

La célébration du 5 juillet a été particulière, grandiose, en ce 20ème vendredi de manifestation pacifique pour le changement. Des citoyens en familles, des militants des droits de l'homme et de la démocratie, des personnalités politiques et des représentants de la société civile ont occupé les espaces publics en plein cœur de la capitale et partout à travers les grandes villes du pays. Et ce, pour exiger le départ du système et parvenir à «une réelle indépendance».

Le mot d'ordre de cette 20ème journée de mobilisation qui coïncide avec le 57ème anniversaire de l'indépendance du pays a été l'application pure et simple des articles 07 et 08 de la Constitution qui stipulent que «le peuple est la source du pouvoir».

Bien que l'Algérie a eu son indépendance le 05 juillet 1962, les manifestants ont réclamé haut et fort, hier, «la liberté pour l'Algérie et pour les Algériens». Ils scandaient ensemble «libérez, libérez, l'Algérie», «Libérez Bouregaa» «libérez les jeunes manifestants et les détenus d'opinion» ou encore «le peuple veut aujourd'hui, son indépendance».

D'autres réclamaient «un Etat civil et non militaire», en enchaînant, «Libérez notre Moudjahid Bouregaa». En réponse au dernier discours d'Abdelkader Bensalah qui avait lancé un nouvel appel pour «un dialogue national inclusif» pour préparer l'élection présidentielle, les acteurs du hirak répétaient «Makach hiwar maa issabates». Et ce, en invitant Bensalah et Bedoui à quitter la présidence et le gouvernement.

Comme attendu, un important dispositif sécuritaire a été déployé très tôt dans la matinée. Certains manifestants venant de différentes wilayas du pays ont été interpellés puis relâchés. Un des manifestants venant de la wilaya de Biskra a affirmé qu'il a été soigneusement fouillé, puis conduit au commissariat de Benaknoun pour être relâché deux heures plus tard. Ceux qui avaient des drapeaux amazighs dans leurs affaires ont été retenus dans les commissariats. Sur une pancarte brandie par une manifestante, il était écrit «Ils continuent, nous continuons, Ils ont des armes nous avons le temps, Ils ont tous 80 ans, nous avons tous 20 ans».

Les manifestants ont brandi les portraits des martyrs de la glorieuse Révolution de Novembre, une manière pour protester contre l'incarcération du Moudjahid Lakhdar Bouregaa, en scandant «Ya Amirouche et Si El Haoués, les moudjahidines sont en prison». Et pour rappeler que nos martyrs sont morts pour l'indépendance de l'Algérie et non pas pour l'exploitation des richesses de l'Algérie et la force de son peuple par une poignée de corrompus.

A Constantine aussi la rue reste sceptique face aux dernières propositions véhiculées par le discours du chef de l'Etat à la veille de la célébration du 57e anniversaire de l'indépendance. Les citoyens qui ont manifesté en ce 20e vendredi consécutif contre le système, ont insisté sur le départ des ?2B', Bensalah et Bedoui. «Pas d'élection avec la bande», «vous avez dépouillé le pays, voleurs» scandaient des milliers de Constantinois qui ont investi le centre-ville après la prière du vendredi. La foule a, donc, marqué cette 20e manifestation avec des slogans qui plaident pour le rejet des élections tant que la bande est toujours en poste. En sus d'autres slogans hostiles au système et aux partis FLN et RND, priés de dégager tous ensemble.

Des chants patriotiques habituels ont été également repris par les manifestants en ce jour de célébration du 57e anniversaire de l'indépendance, et les manifestants ont renouvelé leur attachement à une Algérie unie. «Djazayrines khawa khawa» (les Algériens sont des frères), «notre force est dans notre union», scandaient dans ce sens les manifestants et une insistance particulière pour construire l'Algérie d'une manière pacifique. A Constantine, l'emblème national était hissé haut, au vent. Les policiers déployés en nombre au centre-ville ne faisaient qu'observer la marche des manifestants, qui se déroulait dans un climat pacifique, a-t-on pu constater.