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Tiaret: Des malades mentaux livrés à eux-mêmes

par El-Houari Dilmi

La ville de Tiaret se transforme ces jours-ci en un véritable déversoir d'aliénés mentaux. Si jusque-là la population n'accordait pas trop d'attention à ces personnes, leur nombre, qui va crescendo, suscite une certaine inquiétude.

De plus en plus de malades mentaux errent dans la ville, certains représentant un véritable danger pour les passants. En effet, de plus en plus nombreux ces derniers mois, les malades mentaux, hommes mais aussi des femmes de tous âges, sont pour la majorité des cas abandonnés par leurs familles ou perdus, donc hors de tout traitement ou de prise en charge psychiatrique. «La grande majorité des malades atteints de troubles mentaux ou mêmes les SDF sont issus d'autres wilayas du pays, peut-être parce la ville de Tiaret dispose d'un établissement psychiatrique parmi les plus importants en Oranie», nous explique une source à la direction de l'Action sociale. «C'est surtout les séquelles de la décennie noire qui expliquent l'augmentation constante des cas de maladies mentales, alors que le pays connaît un déficit en structures hospitalières spécialisées», ajoute la même source.

Mardi, près de la «place rouge», un homme d'un certain âge flâne dans la rue quasiment nu sous le regard effaré des badauds.

L'âme sensible, un sexagénaire portant un couffin en osier dans la main s'offusque et prend son téléphone portable pour appeler la police, un peu comme jeter une bouteille à la mer tellement le vieil homme n'est pas assuré d'un feed-back rapide des agents de la Sûreté nationale.

Pourtant, la sonnette d'alarme a été tirée depuis longtemps sur les dangers que représentent les nombreux malades mentaux qui errent dans le centre-ville, certain portant des gourdins et même des couteaux.

Le vieillissement de la population, l'accroissement de l'espérance de vie et l'intolérance des familles vis-à-vis des malades mentaux, seraient les principales causes de cette situation, selon des spécialistes. Avant que l'irréparable ne se produise, les responsables concernés doivent prendre les solutions adéquates pour replacer ces malades dans des établissements de santé appropriés.