Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Constantine - Projet pilote porté par le groupe canadien Divindus: Les travailleurs du CET appréhendent une liquidation de leur entreprise

par A. Zerzouri

Les travailleurs de l'EPIC EPWG-CET (Centre d'enfouissement technique) vivent depuis quelques jours dans l'inquiétude face à une « disparition programmée » de leur entreprise, disent-ils, et ce dans le cadre de la concrétisation du projet pilote nationale de gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés à faible émission de gaz à effet de serre dans la wilaya de Constantine. Le projet pilote en question est porté par le groupe canadien Divindus, dont des représentants, accompagnés par des membres de la tutelle, se sont déplacés avant-hier à Constantine pour voir les installations qui existent dans ce domaine, dont le centre d'enfouissement Bougharb au niveau de la commune Ibn Badis, ainsi que l'unité de tri et la déchetterie du 13e Km à Aïn S'mara.

Les travailleurs qui ont pris attache avec notre rédaction nous ont affirmé qu'ils ont empêché les membres de cette équipe de pénétrer dans l'enceinte du CET de Bougharb, tout simplement parce que le DG du CET ne fait pas partie de ces visiteurs et qu'il n'a donné aucune instruction dans ce sens. Seul le directeur général de la SOPT environnement (filiale du groupe Divindus) était parmi cette délégation, puisque c'est la SOPT qui coiffe ce projet pilote à Constantine. « Laab H'mida wa racham H'mida », ironisent nos interlocuteurs. Alors que cette mission devrait incomber à l'EPIC EPWG-CET, vu que toutes les installations (CET, unité de tri et déchetterie) se trouvent sous sa responsabilité directe. C'est de là, d'ailleurs, que sont nées les craintes d'une liquidation programmée du CET, laissent entendre nos interlocuteurs qui appréhendent dans ce sillage une mise au chômage de plus de 120 travailleurs.

Car, il est clair que ce comportement vise une mise à l'écart de l'EPIC CET qui se trouve être propriétaire de toutes les installations qui vont servir à la réalisation de ce projet. Lequel projet n'est, d'ailleurs, pas loin de l'activité exercée actuellement par le CET, qui projette de réaliser un incinérateur pour les déchets hospitaliers, l'aménagement de la station de transfert en une unité de tri et la réalisation d'une unité de compostage en partenariat avec un privé. D'où des interrogations formulées par les travailleurs, « pourquoi initier un projet à coup de millions de dollars (ndlr, on parle de 500 millions de dollars pour le projet à Constantine et un autre à Sétif) quand on a la possibilité de le réaliser à moindres frais et en dinars avec des partenaires algériens ? », et « pourquoi on veut liquider une entreprise en activité pour faire la place à une autre qui n'apporte rien dans ses bagages sauf un titre charmeur ?d'une participation à la promotion de la stratégie de traitement des déchets dans la perspective de développer l'économie circulaire et l'économie verte' ? ».

En tout cas, le wali a été saisi à propos de cette affaire et les travailleurs disent qu'ils ont bon espoir d'un éclaircissement de la situation et, surtout, la préservation des activités du CET et des postes de travail qu'il a en main.