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Tribunal criminel: La réclusion criminelle pour trafic de 1.200 comprimés d'ecstasy 

par M. Nadir

  Quinze ans de réclusion criminelle. Telle a été le verdict prononcé hier par le tribunal de première instance d'Oran contre deux jeunes accusés qui ont été reconnus coupables de trafic portant sur plus de 1.200 comprimés d'ecstasy.

B. Abderrahmane et Bo. Abdelhamid avaient été arrêtés en décembre 2016 à Maghnia alors qu'ils se trouvaient à bord d'une Renault Logan de location dans laquelle un sachet contenant 1.232 comprimés de substances psychotropes. Selon les accusations, il s'agissait-là de deux éléments appartenant à un réseau spécialisé dans le trafic d'ecstasy agissant, encore une fois, entre le Maroc et l'Algérie. Lors du procès, B. Abderrahmane a reconnu avoir transporté la drogue pour le compte d'un homme qui lui avait vendu sa voiture: «Je suis parti à Maghnia dans l'intention d'acquérir une Clio Campus. Le propriétaire qui me l'a vendue pour 870.000 DA m'a proposé de transporter le sachet d'ecstasy à Oran en contrepartie d'une commission de 50.000 DA et j'ai accepté», a-t-il expliqué en substance en niant l'accusation d'intention de mise en vente: «Je n'ai pas acheté les psychotropes et je ne comptais pas les revendre».

Bo. Abdelhamid a, de son côté, nié une quelconque implication dans cette affaire : «Abderahmane qui est mon voisin de quartier (St-Eugène, Ndlr) m'a demandé de l'accompagner à Maghnia parce qu'on lui avait retiré son permis de conduire. Il m'a dit qu'il s'y rendait pour acheter une voiture, je n'étais pas au courant qu'il s'agissait de drogue», a-t-il affirmé en ajoutant ne pas avoir assisté à la rencontre entre son ami et le propriétaire de la drogue. Dans un bref réquisitoire, le représentant du ministère public s'est basé sur le flagrant délit, le voyage qui s'est effectué de nuit et les contradictions des accusés (leurs propos à l'audience étant différents de leurs premières déclarations lors de l'enquête) pour requérir la prison à perpétuité pour des accusés qui, selon lui, ont agi dans le cadre d'une bande organisée.

L'avocate du premier accusé a sollicité les circonstances atténuantes en demandant au tribunal criminel de ne pas retenir l'accusation de détention avec l'intention de mise en vente, Abderrahmane étant, selon elle, coupable du seul chef d'accusation de transport de produits stupéfiants. Le défenseur de Abdelhamid a, lui, plaidé l'acquittement en affirmant que son client n'avait pas connaissance des desseins de son ami.

Après délibérations, le tribunal criminel de première instance a déclaré les deux accusés coupables de tous les chefs d'accusation dont ils étaient poursuivis et les a condamnés à 15 années de réclusion criminelle.