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Installation précoce et illicite de solariums à Aïn El-Turck: Une sortie d'oxygénation gâchée par le piteux état des plages

par Rachid Boutlélis

Nombre de familles venues ce week-end d'Oran et de ses localités limitrophes pour profiter du soleil et déstresser sur les prestigieuses plages d'Aïn El-Turck ont été désagréablement surprises par le sordide dans lequel elles végètent. Et comme le ridicule ne tue point, des solariums clandestins sont apparus comme par enchantement pour imposer leur diktat sur ces plages, qui font peine à voir avec des amas de détritus dégageant une odeur nauséabonde insupportable et autres déchets de matériaux de construction. Ces familles, qui ont mis à profit les bonnes conditions météorologiques pour bivouaquer sur le sable à quelques mètres du rivage, ont mis en exergue «l'exécrable insalubrité des plages où la puanteur dégagée par les amas d'ordures déposés depuis des mois embaume l'air iodé». Selon des témoignages concordants, ce navrant constat a suscité un vif désappointement chez nos interlocuteurs. «L'incivisme figure en pole position dans la liste des couacs qui sont à l'origine de ce piteux constat et cela n'augure rien de bon pour le tourisme local à moins de trois mois de la saison estivale», a commenté avec une pointe de déception non dissimulée un quinquagénaire venu d'Oran avec sa famille pour passer une journée au bord de la mer dans la localité de Bouisseville. Selon le même constat établi sur le terrain par Le Quotidien d'Oran, la bidonvilisation n'a épargné aucune plage de cette partie de la wilaya d'Oran où cette transgression ne semble plus susciter de réaction chez les responsables concernés au point de devenir une activité commerciale lucrative, comme tant d'autres, gérée par des réseaux bien organisés, qui vantent le bénéfice de la complaisance. En plus de l'enlaidissement, des émanations pestilentielles se dégagent des tas d'ordures déposés par les indus occupants des regroupements de masures illicites, qui s'entassent depuis des mois en empestant l'air d'une puanteur exécrable à l'extrême. Toujours est-il que d'aucuns s'accordent à dire que «des actions, suivies de contrôles rigoureux, aurait dû être entreprises dès la fin de l'été dernier, et ce pour prétendre être fin prêt pour accueillir dans de bonnes conditions les vacanciers l'été suivant». Une remarque qui ne semble a priori n'avoir jamais été prise en considération, et ce en se référant au piteux état des lieux qui ne semblent désormais plus émouvoir quiconque. Notons aussi que la repoussante saleté des plages a fait réagir de nombreuses personnes qui ont exprimé leur vif désappointement en dénonçant le laxisme ayant enfanté cette situation de pourrissement au sens propre du terme. «La dégradation des plages va crescendo. Cela s'est encore empiré depuis ma dernière visite», se sont insurgé les membres d'une famille de la banlieue d'Oran venus à la plage de St Germain pour profiter du soleil. D'autres interlocuteurs du village côtier de Cap Falcon et de Coralès ont déploré, en plus de la saleté ambiante, le déversement des eaux usées qui polluent les plages de leur lieu de résidence. Nos interlocuteurs ont été unanimes à revendiquer l'intervention du wali pour démêler cet écheveau. Le morbide état des lieux, dénoncé par ces familles lors d'une sortie d'oxygénation, devrait en principe susciter la réaction des responsables concernés pour tenter un tant soit peu d'accueillir dans de bonnes conditions les millions de vacanciers attendus cet été.