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Report des élections: Lamamra donne des garanties sur la deuxième République

par Moncef Wafi

  Le vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra a réservé la première explication de texte de la nouvelle feuille de route du Pouvoir à un média étranger, ?Radio France Internationale' (RFI), en l'occurrence.

Celui qui a été nommé, en février dernier, ministre d'Etat, conseiller diplomatique du président de la République après avoir été débarqué du gouvernement, en 2017, remplacé par Messahel, revient, donc, par la grande porte, indiquant entre autres la tenue d'élections «libres». Dans un entretien exclusif à RFI, le N°2 du gouvernement a expliqué la démarche du pouvoir durant cette période de transition dont personne ne peut, pour le moment connaître sa durée.

Rappelant la décision de Bouteflika de ne pas se représenter pour un nouveau mandat, il a précisé que «dès l'installation du nouveau gouvernement», l'étape suivante sera de préparer «ensemble» une conférence nationale «indépendante» et «inclusive», prélude à une nouvelle Constitution, parlant de «l'ouverture d'une ère nouvelle pour l'Algérie».

Pour Lamamra, la priorité est à donner au dialogue avec «la jeunesse» et «les forces vives du pays», se voulant rassurant sur l'ouverture démocratique. Ainsi, il a affirmé que le gouvernement souhaite «ardemment» la participation des partis d'opposition à la Conférence nationale, oubliant que le peuple qui est sorti manifester dans la rue avait marqué sa rupture avec toutes les formations politiques dite d'opposition, des partis qui ont perdu toute crédibilité au fil des scrutins. Cette volonté gouvernementale de composer derechef avec une opposition qui ne représente plus grand-chose risque de discréditer une démarche qualifiée de maladroite.

Lamamra a aussi annoncé, au micro de RFI, que cette conférence nationale sera le berceau de la deuxième République, confirmant à travers ses déclarations que le jeu politique en Algérie était complètement verrouillé.

«C'est un nouvel ordre national, un nouveau système national autour d'une Constitution aussi démocratique que celles qui régissent la vie politique et institutionnelle des nations les plus démocratiques», a-t-il précisé, ajoutant que la conférence nationale aura «toutes les prérogatives, tous les pouvoirs » dont la composition «devrait pouvoir faire l'objet d'un consensus». Une conférence qui fixera, également, la date de l'élection présidentielle. Et pour donner plus de crédibilité à cette échéance, il a indiqué que «cette élection sera entièrement et exclusivement sous la responsabilité d'une Commission électorale nationale et indépendante (CENI)». Pour rappel, Bouteflika a signé, lundi dernier, un décret présidentiel mettant fin aux fonctions du président de la Haute instance indépendante de surveillance des élections (HIISE), Abdelouahab Derbal, et des membres désignés de cette instance. Pour plus d'assurances, Lamamra a expliqué que le ministère de l'Intérieur et les démembrements de l'Etat seront à la disposition de cette CENI soutenue par un gouvernement créé «pour précisément mettre dans le processus d'organisation de l'élection présidentielle, la nécessaire dose d'impartialité et de technicité».