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Série de cambriolages à Canastel: Un accusé condamné à dix ans de prison

par M. Nadir

Le tribunal criminel de première instance d'Oran a condamné, hier, le dénommé A. Hamza, 25 ans, à dix ans de prison pour association de malfaiteurs et vol qualifié dans le cadre de plusieurs cambriolages commis en 2017 dans le quartier de Canastel. Deux autres personnes, S. A. Saïd, 29 ans, et A. T. Mohamed, 22 ans, poursuivies pour les mêmes chefs d'accusation, ont été acquittées.

Les faits remontent au samedi 28 août 2017 quand, de retour de son congé, le gardien d'une résidence appartenant à un médecin tombe nez à nez avec deux malfaiteurs armés d'un couteau et d'une hache, qui s'apprêtaient à quitter la maison en emportant un sac. Le vigile monte rapidement sur le toit d'une voiture en appelant au secours, ce qui alarme les voleurs et les contraint à prendre la fuite. Le visionnage des caméras de surveillance de la propriété montreront les visages des deux malfaiteurs et permet de découvrir qu'ils étaient déjà venus la veille pour voler des bicyclettes se trouvant dans la cour.

Les investigations permettent d'identifier les suspects: B. Hamza et D. Abderrahmane, un mineur, chez lesquels plusieurs objets volés, dont des bijoux et du matériel électronique, seront retrouvés. La police suspecte d'ailleurs les deux voleurs d'être derrière une série de cambriolages qui a touché de nombreuses maisons de Canastel.

Interrogés, les deux suspects reconnaîtront leur forfait et donneront les noms d'autres complices présumés, en l'occurrence S. A. Saïd et A. T. Mohamed, tous deux connus des services de police pour des affaires de vol. Interrogés à leur tour, ceux-ci rejettent les accusations et assurant avoir été incriminés par vengeance.

Après instruction, les quatre suspects seront cependant inculpés pour association de malfaiteurs, conformément aux articles 176 et 177 du code pénal, et vol qualifié suivant l'article 353, alinéas 3 et 4.

A la barre, B. Hamza reconnaît le cambriolage de la maison du médecin dont les caméras de surveillance avaient capté son visage mais refusera d'admettre les cinq autres vols consignés par l'accusation. S. A. Saïd répétera avoir été injustement impliqué dans cette affaire par Hamza, en raison d'un vieux différend alors que A. T. Mohamed jurera qu'il se trouvait à Alger au moment des faits.

Appelé à témoigner, un couple déclarera que les cambrioleurs qui se sont introduits dans leur maison ont volé pour quelque 200 millions de centimes, notamment en bijoux et appareils électroniques et numériques.

Sans prendre la peine d'argumenter, le représentant du ministère public se contentera d'affirmer que les faits prouvent la culpabilité des accusés et requerra dix années de prison et une amende d'un million de dinars contre chaque accusé.

aHormis la défense de B. Hamza, qui plaidera les circonstances atténuantes en demandant au tribunal d'écarter les autres cambriolages -les preuves retenues et les aveux de son client concernent uniquement le cas du domicile du médecin-, les autres avocats plaideront l'acquittement de leurs clients en s'appuyant sur l'absence de preuves matérielles (pas d'empreintes sur les lieux, pas de témoins oculaires et pas davantage de produits volés retrouvés en leur possession): «Seules les déclarations des autres accusés les relient à l'affaire. Or, la loi interdit de retenir comme preuve la déposition d'un accusé contre un autre accusé», expliquera un avocat. A l'issue de l'audience, le tribunal déclarera B. Hamza coupable et le condamnera à dix ans de prison, et acquittera les deux autres accusés.