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Chlef: Les larmes d'un père de harrag disparu en mer

par Bencherki Otsmane

Afin de freiner le phénomène de l'émigration clandestine qui a pris ces derniers temps des proportions inquiétantes dans notre société, l'association des activités des jeunes de Chlef a organisé samedi au centre de l'ANALJ de Ténès (Oud Gseb) une journée d'information et de sensibilisation sur le sujet. De nombreux jeunes du milieu associatif, de représentants de la société civile, d'élus locaux, de services de sécurité, de la Protection civile, avocats et présidents d'associations religieuses ont pris part à cette rencontre riche en débats et interventions. Pour le président de l'association des activités des jeunes de Chlef, les villes côtières d'Algérie enregistrent presque quotidiennement des tentatives d'émigration clandestine notamment vers l'Espagne où des familles avec enfants, des jeunes (hommes et femmes) tentent de fuir le pays par dizaines, voire par centaines, à bord d'embarcations de fortune au péril de leur vie. Estimant qu'il est urgent que la société civile se mobilise pour sensibiliser les jeunes contre le danger de ce phénomène, l'orateur a déclaré qu'il faut combattre ce fléau en dissuadant ces milliers de jeunes tentés par l'aventure de la «harga», suicidaire à bien des égards. De son côté, un membre de la société civile dira que le phénomène est l'affaire de tout le monde.

Un avocat, après avoir rappelé les peines encourues par les personnes interceptées par les gardes-côtes, a invité la société civile, les politiciens d'organiser des campagnes de sensibilisation. Un autre intervenant, un quinquagénaire qui n'a aucune nouvelle de son fils âgé de 23 ans qui avait pris la mer parmi les 11 harraga portés disparus, a pris la parole.

En larmes, il s'est adressé particulièrement aux jeunes en leur déconseillant de tenter l'aventure. «Je n'arrive pas à comprendre pourquoi mon fils a pris une telle décision et il me semblait qu'il ne manquait de rien. Aujourd'hui je souhaite qu'on retrouve le corps de mon fils pour que je puisse l'enterrer et faire mon deuil», a déclaré ce père de famille affligé par la douleur d'avoir perdu un être cher.

L'imam de la mosquée de Ténès a rappelé les dangers mortels qui guettent les candidats à la harga, qui utilisent généralement de frêles canots pour se rendre en Europe, en Italie ou en Espagne notamment.

Il apparaît clairement que pour dissuader les jeunes de prendre la mer pour rejoindre l'Europe, il faut impérativement comprendre les raisons de leur acharnement à vouloir quitter coûte que coûte le pays et agir en conséquence en apportant les solutions qui s'imposent.