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Banque Mondiale: Une croissance de 2,5% en Algérie

par R. N.

  L'Economie algérienne devrait enregistrer une croissance de 2,5%, en 2018, contre 1,6 % en 2017, selon les prévisions de la Banque Mondiale.

«La croissance en Algérie devrait rester stable au dessus de 2%, en moyenne, jusqu'à la fin de la décennie», affirme la Banque Mondiale dans son rapport de suivi de la situation économique dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, présenté, hier, à Washington. La prévision actualisée de 2,5% même en baisse comparée au 3,5% anticipé dans l'édition précédente du rapport, reste, cependant, supérieure à la moyenne de 2% prévue pour la région MENA. La croissance dans les pays exportateurs de pétrole de la région est attendue à 1,6% cette année.

La BM a revu à la hausse la prévision de croissance en Algérie pour 2019 à 2,3% contre 2% prévu en juin, ajustant aussi à la hausse celle de 2020 à 1,8% contre 1,3% projeté auparavant. Selon la BM, ces taux de croissance devraient s'accompagner, en 2019 et 2020, d'une baisse des déficits publics et de la balance courante. Ainsi, le déficit budgétaire devrait représenter - 6,9% du PIB en 2018 contre - 9% en 2017. Cette tendance baissière devrait se maintenir à - 5,8% du PIB en 2019 et à - 4,5% en 2020. Selon les mêmes prévisions, le solde de la balance courante devrait, aussi, reculer à - 8,5% du PIB en 2018 contre -12,8% en 2017 et baisser davantage à -7,2% du PIB, en 2019 et à -5,9% en 2020.

Le rapport de la BM table, par ailleurs, sur «une amélioration modeste» de la croissance dans la région Mena, à 2,3% en 2019 et 2,8% en 2020. La croissance, pour cette année, est attendue autour de 2% contre 1,4 % en 2017, précise le rapport, intitulé : « Une nouvelle économie pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord « . Mais les taux de croissance globaux des pays exportateurs et importateurs de pétrole resteront inférieurs aux niveaux observés de 2005 à 2010. L'institution de ?Bretton Woods' explique que ces prévisions reflètent plusieurs facteurs dont le ralentissement des ajustements budgétaires, l'augmentation des dépenses de reconstruction dans les pays touchés par les conflits comme l'Irak, la fin de la réduction de la production pétrolière des pays Opep, ainsi qu'une légère reprise de la demande extérieure.

Un baril à 70 dollars en 2018

Le déficit budgétaire global de la région devrait se réduire à 3,1% du PIB d'ici à 2020. Les exportateurs de pétrole, y compris les pays du Conseil de coopération du Golfe devraient connaître une réduction de leur déséquilibre budgétaire grâce la hausse des prix de pétrole mais aussi aux efforts de diversification de l'économie qui enregistrent un certain succès, constate la BM.

Evoquant les perspectives du marché pétrolier, la Banque est restée prudente, expliquant que « plusieurs facteurs compensateurs » pourraient freiner la hausse des prix observée ces derniers mois. La Banque cite en particulier l'éventuel ralentissement de la reprise mondiale et les incertitudes entourant les investissements et la consommation dans le secteur pétrolier qui pourraient impacter la demande. En parallèle, les sanctions imposées, par les Etats-Unis, au secteur pétrolier iranien pourraient réduire les exportations de pétrole iranien de plusieurs centaines de milliers de barils par jour. « Si la baisse de la production ne s'accompagne pas d'une augmentation provenant d'un autre pays exportateur de pétrole, notamment l'Arabie saoudite, le marché pétrolier serait sous-approvisionné, exerçant une pression à la hausse sur les prix », précise la BM qui table sur un baril à 70 dollars en 2018, soit 12 dollars de plus que la prévision anticipée en janvier dernier.