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MC Alger: Le Doyen otage d'intérêts personnels

par M. Zeggai

  Est-ce le début de la fin du Mouloudia d'Alger ? C'est l'impression qui se dégage ces derniers temps. Après l'humiliante défaite face à la JSK, le MCA a récidivé devant le MCO. Résultat: neuf buts encaissés en deux matches. Plus grave encore, ce qui s'est passé dans les vestiaires du stade Ahmed Zabana n'honore guère ce monument du football algérien. Palabres, insultes, accrochages, accusations entre les accompagnateurs de l'équipe algéroise. Comment l'équipe du MCA en est-elle arrivée là ? C'est la question qui taraude l'esprit des dizaines de milliers d'inconditionnels des « Vert et Rouge ». En un mot, le Mouloudia d'Alger est en danger. A présent, il est du devoir, ou même une obligation, de l'Etat et des sages du club d'intervenir pour mettre fin à cette mascarade.

La sonnette d'alarme est donc tirée avant qu'il ne soit trop tard. La situation est arrivée à un point de non-retour. La responsabilité des décideurs de la Sonatrach est engagée. Avant-hier, à la fin du match, nous avons essayé de connaître les véritables raisons ayant amené le MCA à vivre un tel cauchemar. Kaci Saïd était en mission en France pour finaliser avec Roland Courbis qui est fortement pressenti à la barre technique du Doyen. Selon notre enquête, tout le monde, dirigeants et même journalistes algérois ayant accompagné l'équipe, est unanime pour dire que l'ombre d'Omar Ghrib plane. Rafik Saïfi le confirme indirectement mais sans citer de nom. « Il y a des personnes qui ne souhaitent du bien au MCA que lorsqu'ils sont dans le club. Par leurs agissements, ils ont créé un climat de confusion et ont divisé le groupe, joueurs, staff technique. Si c'est moi le problème, je suis prêt à partir ».

« Ghrib est en train de tout faire pour revenir aux commandes, mais il ne reviendra pas », nous dira un dirigeant qui a voulu garder l'anonymat. « Encore plus, la lourde défaite face à la JSK, c'est lui avec la complicité de certains joueurs », nous affirmera un confrère algérois. En tous les cas, les dirigeants du MCA voient là comme une campagne de déstabilisation pour influer négativement sur les résultats et provoquer la réaction du public. Conséquence : la rue veut imposer son diktat en exigeant un changement radical pour ouvrir la voie au retour d'Omar Ghrib. C'est du moins l'avis de certains proches du Mouloudia d'Alger que nous avons questionnés sur place. C'est la situation qui prévaut actuellement au MCA. Dommage pour un club avec l'engouement qu'il suscite.

De toute manière, après presque une dizaine d'années de l'instauration du professionnalisme et compte tenu de son histoire, le MCA a aujourd'hui plus que jamais besoin d'un véritable projet sportif avec des valeurs humaines répondant à des critères bien déterminés, et mettre en place les mécanismes nécessaires pour son renouveau. Cela ne se réalisera jamais tant que la médiocrité a pris le devant sur les compétences. Sur le plan technique, des décisions devront être prises à l'égard de certains joueurs, considérés comme intouchables. Un assainissement est plus que nécessaire au sein de l'effectif afin d'éradiquer ces mauvais réflexes et mettre fin aux anciennes habitudes. La mentalité doit impérativement changer car, à cette cadence, le MCA se dirige vers un gouffre où il lui sera très difficile de s'en sortir.

La défense nous a paru mal équilibrée avec une lenteur d'intervention flagrante, ce qui explique les errements défensifs qui ont profité aux Oranais pour construire leur succès. Même Chaâl, visiblement crispé, n'a pas donné l'assurance souhaitée.

Quant aux attaquants, avec énormément de déchets, ils n'ont à aucun moment pesé sur la défense adverse, même si en seconde période les Algérois ont montré un visage plus séduisant. A noter le comportement inadmissible du garde matériel du MCA et Heriat, le joueur du MCO, qui ont provoqué la bagarre en fin de partie dans les vestiaires, le pire étant évité grâce à l'intervention du service d'ordre. Professionnalisme, aviez-vous dit ?