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Campagne antitabac

par A. Mallem

«5% de filles fument», a indiqué hier le docteur Abla Benabbas-Boudemagh, médecin généraliste chargée de l'unité d'aide au sevrage tabagique de l'EPSP Ben-M'hidi de Constantine. Et d'apporter la précision que ce chiffre représente celles qui se sont déclarées et il résulte des consultations que les intéressées viennent faire à l'unité d'aide au sevrage du boulevard Zighoud-Youcef, ou celles que l'on va voir à domicile pour les ramener vers la consultation. «Bien entendu, a ajouté ce médecin, le nombre de filles qui fument est beaucoup plus grand car dans leur immense majorité, les fumeuses ne se montrent pas et, pour diverses raisons d'ordre psychologique, culturel ou social, ne veulent pas se déclarer. Mais quoi qu'il en soit, ce nombre ne peut égaler celui des garçons qui fument et qui sont comparativement très nombreux», a affirmé ce médecin.

L'unité d'aide au sevrage tabagique de l'Etablissement public de santé de proximité (EPSP) Ben-M'hidi a lancé hier une campagne antitabac à travers les structures sanitaires et les établissements

éducatifs de Constantine sous le slogan «Générations sans tabac». Cette campagne, qui durera jusqu'au 7 octobre, qui a été instituée journée nationale antitabac, a débuté hier par une journée de sensibilisation que le docteur Benabbas-Boudemagh a animée à la polyclinique de la cité Filali. Et la semaine prochaine, le samedi 22 septembre, la journée sera organisée à la polyclinique de la cité Boussouf, a indiqué notre interlocutrice. La campagne sera couronnée le 7 octobre prochain par une journée de sensibilisation organisée dans un grand établissement scolaire de la ville, un lycée ou un CEM car le milieu scolaire est particulièrement visé par cette action afin de toucher les élèves des deux sexes.

Invitée à communiquer les chiffres réalisés pendant le premier semestre de l'année en cours, la responsable de l'unité d'aide au sevrage tabagique a souligné tout d'abord «qu'il est difficile, très difficile, à amener des gens à consulter pour tenter d'arrêter de fumer. Durant le premier trimestre de janvier, février et mars 2018, nous avons reçu 70 fumeurs dans notre unité. Et il faut d'abord que je vous dise que l'année 2018 s?annonce bien pour nous car en avril nous avons enregistré 20 fumeurs et en mai 27. Aux mois de mai et juin, nous avions organisé des portes ouvertes au cours desquelles on a pu toucher 367 fumeurs en plus. Et à titre comparatif, nous avons reçu durant l'année 2016 pour consultation 47 fumeurs, 2017 c'était 147 pour toute l'année».

Et de terminer en signalant que compte tenu de l'ampleur de ce fléau au niveau national, le ministère de la Santé a ouvert 52 unités d'aide au sevrage tabagique qui ont été implantées à travers le territoire national. Celle de Constantine s'active à sensibiliser le plus grand nombre de la population sur le danger du tabac. «Nous aimerions recevoir plus de gens en consultation afin de les aider à cesser de fumer car il y a des signes encourageants, en ce sens que nous avons remarqué que les gens appliquent 60% des conseils qu'on leur donne», a terminé le docteur Abla Benabbas-Boudemagh.