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Corps communs: Menace de grève à l'Education

par Mokhtaria Bensaâd

Réunis vendredi et samedi à Oran au lycée technique de jeunes filles Allal Mohamed, les membres du bureau national du Syndicat national des corps communs et des ouvriers professionnels ont décidé à l'unanimité d'une grève nationale dont la date n'a pas encore été fixée.

Cette réunion extraordinaire tenue en présence des 13 membres du bureau national est une première action qui sera suivie par une réunion au mois d'octobre du conseil national qui devra arrêter la date de ce mouvement de protestation et sa durée. Se sentant marginalisé et lésé par rapport aux autres syndicats du secteur de l'éducation, le SNCCOP a brandi cette menace de grève afin d'attirer l'attention du ministère de l'Education sur les problèmes de la corporation et sur ce qu'il qualifie d'«injustice» par rapport aux droits sociaux.

Le président du SNCCOP, M. Bahari Sid Ali, rencontré hier, a affirmé que «le syndicat a fixé un ultimatum jusqu'au mois d'octobre au ministère de l'Education afin de se manifester et prendre en charge les revendications de ces travailleurs qui appartiennent au secteur de l'éducation tout comme les enseignants. La balle est dans le camp du ministère et c'est à lui de donner une suite à nos doléances». M. Bahari regrette que la tutelle donne toujours la priorité aux revendications des enseignants au détriment du personnel des corps communs et des ouvriers professionnels qui, eux aussi, vivent dans des conditions socioprofessionnels difficiles». Parmi ces problèmes, le président du SNCCOP évoque la revalorisation des salaires qui ne reflètent pas l'effort fourni par ce personnel, la majoration de la prime de rendement à 40%, la promotion des corps communs selon leur qualification, la valorisation de la profession des laborantins et la création d'une prime spéciale pour les ouvriers professionnels. Le représentant du syndicat a expliqué qu'il existe «actuellement 30.000 postes vacants pour les corps communs et les ouvriers professionnels sans pour autant dégager des postes budgétaires pour combler ce déficit.

Dans le passé, la différence de salaire entre l'enseignant et le travailleur de l'éducation ne dépassait pas 3.000 DA. Aujourd'hui, cette différence a atteint 70.000 DA. De plus un tronc commun qui a 32 ans de service, son salaire ne dépasse pas 30.000 DA par mois alors qu'il a une famille de six personnes en charge. Les enseignants bénéficient de prime alors que les laborantins n'y ont pas droit. C'est de la mauvaise gestion pour ce personnel».

Vu cette situation, le SNCCOP est déterminé à durcir le ton avec cette nouvelle rentrée scolaire tout en laissant les portes du dialogue ouvertes avant d'entamer la grève.