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Le parti de Benflis: «La revalorisation des salaires est urgente»

par R. N.

Dans un communiqué publié à l'issue de la réunion mensuelle de son BP, le parti Talaie El Hourriyet, de Ali Benflis, a exprimé son inquiétude quant à la situation économique et sociale du pays et estime que «la seule préoccupation» du «pouvoir politique en place» est «le maintien du statu quo jusqu'à 2019».

Le Bureau Politique exprime sa «préoccupation face à l'incapacité du pouvoir politique à enrayer la dégradation continue de la situation économique» et la «détérioration des principaux indicateurs économiques» et «l'incapacité à réduire les importations du fait de la puissance des lobbies qui squattent les arcanes du Commerce extérieur», le tout dans «un climat des affaires qui se dégrade du fait des incertitudes politiques, de l'instabilité juridique, de l'absence de perspectives économiques et de la cascade des scandales politico-financiers qui dissuadent les investisseurs potentiels». Pour le parti de l'ancien chef du gouvernement, «les réformes économiques et sociales, aussi indispensables qu'urgentes, ne sont pas à l'ordre du jour et le gouvernement ne fait rien pour engager l'Economie nationale sur la voie de la diversification si ce n'est la mise en place d'une «industrie» de montage automobile qui engloutit des milliards de dollars et dont l'extrême faiblesse du taux d'intégration annihile toute retombée bénéfique pour l'Economie nationale». Talaie El Hourriyet exprime aussi son «inquiétude» de «l'ampleur prise par le développement du marché parallèle de la devise qui sert au recyclage d'une partie des surfacturations rapatriée par différentes voies avec des complicités avérées et du produit de la corruption et de l'argent mal acquis, contribuant à la dépréciation continue du dinar tant sur le marché officiel que parallèle.» Dans le volet social, le Bureau politique relève «l'érosion dramatique du pouvoir d'achat» et estime «urgent» la «revalorisation du SNMG et des salaires», en général, au risque de voir de larges franges des Algériens s'enfoncer dans la pauvreté et d'autres s'installer, durablement, dans la précarité». «La résurgence du choléra et d'autres maladies infectieuses qu'on croyait, à jamais, éradiquées dans notre pays, telles la peste et la rougeole, a jeté la lumière sur une situation inacceptable, en matière de gestion des déchets, de sauvegarde du cadre de vie, de contrôle des produits alimentaires et surtout de l'état de délabrement de notre système de santé et de prévention», ajoute le communiqué.

«Attitude liberticide du pouvoir»

Par ailleurs, le Bureau politique du parti de Ali Benflis dénonce «le harcèlement systématique» et le «verrouillage hermétique du champ politique et médiatique» que «subit l'opposition». «Le Bureau politique dénonce, une fois de plus, à cet égard, les atteintes au droit de manifester pacifiquement et à la liberté d'expression et condamne le recours des Autorités à des moyens et méthodes peu honorables pour empêcher le rassemblement pacifique que se proposait d'organiser le Mouvement El Mouwatana, le samedi 8 septembre, à Constantine».

«L'attitude du pouvoir politique donne la preuve que dans la réalité l'Etat d'urgence est toujours en vigueur, malgré sa levée officielle, et que les marches et rassemblements sont interdits non seulement dans la capitale mais dans tout le pays». Le parti dénonce également le «couperet de la censure qui s'abat sur des œuvres littéraires, cinématographiques et d'autres formes d'expression artistique, participe de cette même démarche liberticide, visant à proscrire toute idée non conforme aux certitudes du régime politique en place».