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Il
faut préciser d'emblée que l'industrie pétrolière est un monde à part, toujours
dominé par les multinationales. Les entreprises parapétrolières dépensent chaque
année des milliards de dollars dans la recherche pour développer une expertise
qui les impose, pratiquement dans toutes les activités pétrolières
internationales. Son partenariat exige aussi de l'envergure qu'aucune société
privée Algérienne ne dispose pour le moment en dépit de la bonne volonté des
uns et des autres. Ainsi, le groupe Sonatrach compte
à en croire le vice président de la planification et
économie, investir prés de 59 milliards de dollars
dans la décennie à venir. L'exploration /production prendra la part du lion
avec 48,5 milliards de dollars, le raffinage et la pétrochimie quant à eux
prennent 8,6 milliards de dollars et le reste soit moins de 2 milliards de
dollars pour le transport par canalisation. Si l'on tient compte des besoins en
capacité de raffinage et de pétrochimie et l'accroissement effrénée de la
consommation internes en produits pétroliers et pétrochimiques ainsi que le
déficit en infrastructure de transport par canalisation, les deux derniers
montants prévisionnels restent désormais dérisoires.
On comprendra par là que l'option ressources non conventionnelles a tout accaparé pour une capacité additive prévisionnelle, dit ?on de 20 milliards de m3de gaz qui pourraient à peine couvrir le déficit de la quantité à réinjecter et celle à consommer en interne. Mais là, n'est pas la question pour au moins deux raisons. La première est que des chiffres de ce genre ont été mainte fois annoncés d'ailleurs en vain et sans suite. Sur les 285 milliards de dollars avancés dans le programme Bouteflika pour la période 2010-2014, d'investissement tout secteur confondu, plus de la moitié ont été réservés aux hydrocarbures sans un résultat probant. Le PDG de Sonatrach Abdelhamid Zerguine parlait en 2012 d'un investissement au rythme de 16 milliards de dollars par an jusqu'en 2017soit prés de 100 milliards de dollars. A peine une année après, la baisse de la production des gisements géants s'est confirmée jusqu'à rendre incapable le mastodonte de tenir ses engagements vis-à-vis de ses fournisseurs. On a l'impression diront de nombreux analystes que ce secteur fortement capitalistique et « investivore » prend une grosse part des capitaux sans pour autant entrainer les autres secteurs, objectif pour lequel il a été crée. Il a un poids important dans le produit intérieur brut (PIB) et les recettes extérieures mais très peu d'impact sur le circuit économique global. La deuxième raison est cette main tendue au partenariat nationale qu'on entend comme mot d'ordre depuis 1982. Début des années 80, Sonatrach avait entre les mains la plus grande base logistique construite à Béni Merad (Blida) qui grâce à ses puissants fours et de sa mécanique de précision aurait pu prendre en charge une intégration considérable dans la rénovation du matériel de transport et celui de forage dont les corps des pompes à boue qui constituent un frein à l'avancement et au rendement des appareils de forage par les attentes qu'elles impliquent dans les chantiers. Ce bijou a été cédé à l'armée pour faire des statues qu'on voit aujourd'hui à Riadh El Feth. Une rencontre similaire a eu lieu en 1994 et qui a montré que le secteur industriel s'il en existe un dans le sens économique de l'industrie, ne peut qu'encrer ses ventouses dans des créneaux peu créatifs pour soutirer sa part de la rente. L'expertise pétrolière et parapétrolière ne peut aboutir qu'avec un partenariat avec les entreprises étrangères. Or, la Sonatrach, à raté le coche, avec la dissolution d'Alfor, Algor, Aldia, Alfluid, Aldim Algeo, alreg, et toute la série qui est longue. Aujourd'hui, le ministre l'a relevé lui même, les entreprises privées s'incrustent dans les métiers que le groupe Sonatrach a délesté pour se concentrer sur son métier de base comme les travaux de gardiennage, catering, maintenance et entretien, transport du personnel etc. Devrons nous rétropédaler encore une autre décennie pour nous rendre compte que le problème est ailleurs mais certainement pas dans les 3 P et encore moins dans les investissements risqués. Faut-il peut être trouver les pistes dans la formation des ressources humaines pour la faire passer du stade de l'obéissance aveugle à celui de la créativité. |
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