Le
raccordement au réseau du gaz naturel, les perturbations dans l'alimentation en
eau potable et l'hygiène ont, une nouvelle fois, fait sortir des habitants dans
la rue. Dans la matinée d'hier, des dizaines d'habitants de la cité 250
logements « Sidi El Houari », dans le quartier des Planteurs,
, ont bloqué la route au niveau de l'intersection près des ex-bassins de
Sidi El houari. Tous les axes menant vers Ras El Aïn,
la place du 1er Novembre, la Pêcherie, les Planteurs et vers les Amandiers, ont
été fermés à la circulation automobile. Selon les protestataires, le recours à
cette action de protestation a été décidé après un ras-le-bol généralisé des
habitants de la cité, qui affirment-ils, sont confronté à un problème de
perturbation dans l'alimentation en eau potable qui dure depuis plus d'un mois.
L'autre problème soulevé par les contestataires et lié au raccordement de leurs
foyers au réseau du gaz naturel. « Ces bâtiments ont été réalisés au début des
années 60 et n'ont toujours pas été raccordés au réseau du gaz de ville. »,
assure un des protestataires. Les protestataires, qui ont fermé la route
pendant plus d'une heure, affirment avoir envoyé plusieurs correspondances aux
services concernés mais en vain, ce qui les a poussés à sortir et manifester
dans la rue. Un embouteillage monstre s'est formé. De nombreux automobilistes
et des bus de transporteurs ont dû rebrousser chemin. D'autres sont restés
bloqués. «Ces perturbations durent depuis plusieurs semaines et nous sommes
contraints d'acheter de l'eau des colporteurs», a affirmé un citoyen qui a
déploré le silence incompréhensible des autorités locales. D'autres ajoutent :
«on a peur pour nos enfants, l'eau des citernes n'est pas toujours de bonne
qualité et dans la majorité des cas elle n'est pas contrôlée. On craint le pire
surtout après la prolifération du choléra». Concernant le gaz, nos
interlocuteurs rappellent que leur cité est composée de trois immeubles, l'un
de 10 étages, l'autre de sept étages et le troisième de cinq étages. « Imaginez
le calvaire pour un habitant de ces immeubles contraint de s'approvisionner en
bouteilles de gaz et de monter 10 étages ». Tout au long de la matinée, un
important dispositif sécuritaire a été mis en place pour éviter tout
débordement. Selon les protestataires, un responsable de la SEOR c'est déplacé sur place pour les rassurer. Interrogé sur ce
problème, M. Khodja directeur de l'alimentation en
eau potable, la société de l'eau et de l'assainissement d'Oran ( SEOR), qui était sur place, nous a affirmé que cette
protestation a pour origine une coupure d'eau de quelques jours suite à l'arrêt
de la station de dessalement. La station a repris service ce matin ( NDLR hier matin) mais les habitants sont sortis à la rue
de crainte que les coupures se répètent ». « De mon côté j'ai promis à la
population que le problème sera définitivement réglé dans une quinzaine de
jours. Mais en attendant on va lancer un plan d'action demain (NDLR
aujourd'hui). Ce plan consiste à installer des pompes au niveau de la commune
de Mers El Kebir, pour alimenter cette partie haute.
Et par conséquence, l'excédent d'eau va alimenter les habitants des Planteurs
», a tenu à préciser le même responsable. Jusqu'aux environs de 13 heures, la
route était toujours fermée à la circulation. Les protestataires ont affirmé
qu'ils poursuivront leur action jusqu'à satisfaction de leurs revendications.
Signalons que cette action de protestation intervient quelques jours après une
action similaire des habitants de Terrain Chabat, qui avaient bloqué la route
pour dénoncer des perturbations dans l'AEP. Ce jour-là le chef de la daïra
d'Oran et des responsables de la Société de l'eau et de l'assainissement d'Oran
(SEOR), se sont rendus sur les lieux et ont essayé de calmer les esprits. Les
citoyens ont rouvert la route après près de 3 heures.