Des travailleurs communaux nous ont signalé le mécontentement général de la majorité des 4000 travailleurs de la commune de Constantine qui se plaignent de l'absence de versement de la prime de rendement, de l'absence des avantages offerts par les œuvres sociales ainsi que de l'indifférence de leurs représentants syndicaux face à leur situation à la veille de l'Aïd El-Adha. «Nous souffrons déjà depuis longtemps de l'absence de prise en charge de nos droits les plus élémentaires. Nous subissons l'indifférence conjuguée de nos représentants syndicaux, des élus du conseil communal et de l'administration. Aussi, cette situation de retard dans les versements des primes et des droits sociaux est en cours tout le long de l'année, mais à la veille de l'Aïd, elle revêt pour nous une signification particulière, parce que, comme bons citoyens musulmans, nous sommes appelés à des devoirs religieux, humains», nous ont expliqué hier les travailleurs. Tout en nous racontant leurs peines et leurs frustrations, ces agents n'ont pas manqué de nous livrer leur fond de pensée en annonçant qu'ils comptent, dès le mois de septembre prochain, entreprendre des actions collectives pour protester contre cette situation, fouetter la conscience de tous les responsables. Ils ont bien précisé qu'ils sont en colère contre leurs syndicats aussi bien que contre les élus et les administrateurs de cette commune. «Pourquoi nos droits sont toujours ignorés ? Pourquoi nous sommes toujours privés du bénéfice des avantages des œuvres sociales ? Pourquoi nul ne se rappelle de nous à l'occasion des fêtes religieuses et des fêtes nationales ? Il va falloir qu'ils répondent à toutes ces interpellations que nous allons leur faire», ont promis nos interlocuteurs sur un ton désabusé.

Interrogé hier alors qu'il se trouvait sur le site de la colonie de vacances de Cap Aokas dans la wilaya de Bejaia pour l'encadrement des familles des travailleurs, M. Maouadji Hocine, président de la commission des œuvres sociales de la commune a pointé du doigt le conseil communal auquel il a imputé cette situation de misère dans laquelle sont plongés les travailleurs de la commune. «Ce conseil ne donne rien, commença-t-il. Figurez-vous que les colonies de vacances que nous avons organisées cette saison n'ont été rendues possibles que grâce au budget des œuvres sociales de 2017 ! car nous sommes au mois d'août et le conseil communal n'a pas délivré la subvention à verser au fonds des œuvres sociales». En ce qui concerne l'Aïd El-Adha, M. Maouadji a indiqué que les œuvres sociales vont prendre à leur charge, comme chaque année, une opération de vente à crédit des moutons de l'Aïd aux travailleurs et dans cette optique, les inscriptions viennent d'être lancées. «Et dans cette opération de vente par facilité, nous avons intégré même les travailleurs de l'EPIC communale en les faisant bénéficier des mêmes avantages que les autres travailleurs de la commune. Ceci en attendant qu'ils s'organisent à leur tour et créent leur propre syndicat». Dans la foulée, M. Maouadji a tenu à dénoncer l'absence totale de politique de gestion à la mairie en indiquant qu'il n'y a ni promotion ni recrutement, mais des retards fréquents dans le versement des primes et indemnités, etc.