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Football - Facebook, Twitter et Youtube: Quelle relation entre la violence et les réseaux sociaux ?

par Adjal Lahouari

Tout le monde sait que, du temps de la colonisation, la presse écrite algérienne a toujours existé, même brièvement, car étant vite l'objet de répression et d'interdiction par l'administration française, méfiante et soucieuse de ses intérêts dan ce pays, qualifié «d'indigène». Les journaux avaient pour mission première la relation quotidienne des évènements et dont le contenu était varié, de la politique aux bandes dessinées, en passant par les reportages, les chroniques, les mondanités, les annonces et la météo. Ils étaient le reflet de la société, ses us et coutumes. Le 20e siècle a vu l'éclosion de journaux à grands tirages qui ont obtenu des succès éclatants. Mais, avec l'avènement d'internet, on assiste doucement au déclin de cette presse écrite qu'il fallait acheter chaque matin pour être au courant de tout ce qui se passe de par le monde. L'internet est donc une découverte extraordinaire, puisqu'elle permet l'accès à toutes sortes d'informations, à tout moment du jour et de la nuit.

Smartphone et tablette : la brutalité à portée de main

Avec la disponibilité des PC, tablettes et smartphones à la portée de tout un chacun, tout le monde peut intervenir sur les réseaux sociaux qui sont devenus le porte-voix idéal pour toute personne désirant exprimer son avis ou ses émotions. On peut donc dire que les réseaux sociaux sont en train de façonner une nouvelle façon de vivre et de s'exprimer. Vus sous l'angle purement informatif, ces réseaux sociaux participent activement à la propagation rapide des nouvelles et des informations. Mais il y a le revers de la médaille, on assiste alors à la violence, comme le confirment les récents évènements sur nos stades et dont les médias ont fait abondamment état avec force manchettes et photos. Selon les sociologues, l'utilisation de ces réseaux sociaux autorise l'affirmation du «moi» de tout un chacun, quels que soient son niveau et sa culture. Pour ne citer que le cas du football, ces réseaux sociaux sont devenus le lieu de «batailles» entre les supporters des clubs rivaux, chacun désirant affirmer sa supériorité sur l'adversaire. La procédure du «partage» renforce la cohésion de ces fans qui se mobilisent pour insulter, voire humilier le rival du moment. Il y a que la forte utilisation de ce procédé constitue le terreau d'une animosité déclarée et sert de tribune d'expression à l'adresse cette fois aux joueurs, aux dirigeants et aux entraîneurs de leur propre club lorsqu'il y a absence de victoires. Les réseaux sociaux revêtent donc diverses formes de violences dans le sport en général et dans le football en particulier.

Les adolescents les plus touchés par la violence

Utilisés contre les adversaires, les réseaux sociaux sont le plus souvent l'expression de mécontentements et d'insatisfactions, où on retrouve l'esprit de clocher, le régionalisme ainsi que les séquelles des anciennes querelles. Or, les jeunes fans du temps présent en abusent de manière excessive. Aujourd'hui, même un enfant de 6 ou 7 ans est en mesure de manipuler cet outil des temps modernes. Il visionne des vidéos, des scènes de violence qui façonnent en quelque sorte sa personnalité. Quant aux adolescents, ils sont passés maîtres dans ce domaine, en mettant en ligne parfois des «montages» humiliants pour leurs rivaux. C'est donc une forme de violence qu'il faut combattre par tous les moyens. D'ailleurs, ces derniers mois, une vive polémique a vu le jour suite au suicide de plusieurs adolescents à travers le pays à cause d'un jeu virtuel qui a relancé la question sur l'utilisation de l'outil informatique, particulièrement le smartphone chez les jeunes qui sont des proies faciles pour des administrateurs de sites malintentionnés. Il appartient dès lors aux parents de prévoir des garde-fous pour limiter les dégâts. Ceci concernant leurs enfants car, devenus adolescents, ils ont la possibilité de s'adonner à ce «loisir» aussi attrayant que redouté.

L'industrie au péril de l'humanité

Le smartphone est devenu un roi contesté, aux dépens du bon vieux livre. Dehors, les cybercafés prennent le relais. Techniquement parlant, peut-on trouver des parades à ce danger pour les jeunes ? La question se pose car si tout comme à la télévision il y a possibilité du code parental, les fabricants de ces outils, obnubilés par l'appât du gain et la féroce concurrence, ne seront pas du même avis, les enjeux financiers étant faramineux, car il y va de l'existence même de leurs industries. Il y aura certainement des appareils de plus en plus sophistiqués disponibles sur le marché. Une nouvelle génération de smartphones sera bientôt disponible, et elle est appelée à connaître un grand succès auprès des jeunes. Sa particularité est d'être équipée d'un système à reconnaissance faciale, ce qui les soustrait de la tutelle parentale. Certes, les nouvelles technologies facilitent la vie dans de nombreuses applications, mais il est indéniable qu'il existe le revers de la médaille, celui que nous venons d'analyser, et qui a trait à la violence, surtout chez la frange fragile des jeunes.