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Tébessa: C'est déjà Ramadhan !

par Ali Chabana

Il y en a de ces signes annonciateurs qui ne mentent pas. Ceci est valable pour le mois de Ramadhan. Il n'y a qu'à observer certains comportements dans les allures d'empressés. Même le décor des rues prend d'autres couleurs et formes. Subitement, une frénésie s'empare des gens. Certes, Ramadhan est un moment exceptionnel dans la vie de tout un chacun, s'émanant avec toujours ses singularités, son cachet particulier. A quelques jours de ce mois sacré, les familles se préparent en conséquence pour l'accueillir, parfois dans l'ostentatoire, le rajout et une certaine exubérance pour d'autres. Déjà, la place publique s'offre une nouvelle image, elle est envahie par des dizaines de vendeurs à la sauvette, de tout et de rien.

Les trottoirs sont pris d'assaut par toutes sortes d'articles. Les boutiques n'échappent pas à la règle, les consommateurs puisent dans leurs ressources économisées pour pouvoir satisfaire leurs envies, multipliées par dix en cette occasion.

On fait des provisions et l'on ne calcule plus les dépenses; épices, pâtes alimentaires et autres ingrédients sont raflés sur les étals, de quoi donner le tournis à un client écartelé entre plusieurs choix. Les habitants des autres localités, peu pourvues de commerces, viennent faire leurs achats ici à Tébessa.

Les acheteurs ne se comptent plus, les prix de certaines marchandises observent une hausse, même si les produits de large consommation, disponibles sur les étals, se maintiennent stables. Tébessa, c'est aussi le chef-lieu d'une wilaya frontalière; forcément, nos voisins tunisiens ne se privent pas de l'aubaine. Chaque jour, des centaines de ressortissants de ce pays franchissent les frontières en va-et-vient incessants. Avec voitures ou en transport en commun, ils raflent tout, denrées alimentaires, bien sûr, mais également appareils électroménagers, ustensiles de cuisine qui, semble-t-il, sont très chers chez eux. Mettant à profit un échange monétaire favorable, sur le marché parallèle, les Tunisiens ne marchandent pas tant que la balance penche de leur côté.

Pendant ce temps-là, l'on continue de sillonner les ruelles du centre-ville, des boutiques à l'ancienne bien garnies, alléchantes, on pense déjà aux exigences du mois de Ramadhan, la peur de la pénurie taraude l'esprit, une flambée subite des prix n'est pas à écarter. Résultat, on tombe dans la prévision météorologique, peut-être comme ceci, peut-être comme cela. De toute façon, le mois de jeûne rituel est inexorablement à nos portes, comment sera-t-il ? Dieu seul le sait.