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Sommet africain de cyber-sécurité: L'Algérie demeure vulnérable aux cyberattaques

par Sofiane M.

  Les institutions et les entreprises algériennes demeurent vulnérables, et ce en dépit des efforts et des investissements consentis, face à des cyberattaques de plus en plus sophistiquées et menées par des hackers organisés et hyper-motivés par l'appât du gain. C'est ce qui a été annoncé mardi soir lors de l'inauguration du Somment africain de cyber-sécurité à l'hôtel Sheraton à Oran. La présentation des résultats d'une étude réalisée par XCOM Agency en partenariat avec le cabinet d'études Algeria Digital Trends et sponsorisée par Rapid7 Leader Vulnerability Risk Management (Forrester Q1 2018) auprès de 1.000 décideurs informatiques et sécurité des systèmes d'information algériens, représentant tous les secteurs d'activité, toutes tailles d'entreprises et toutes régions, a révélé que les réseaux informatiques des institutions algériennes ne sont pas à l'abri des intrusions et des violations.

Cette étude intitulée «Baromètre 2018 Cyber-Sécurité des entreprises et institutions algériennes» met en lumière le niveau de maturité des entreprises et institutions algériennes à placer la cyber-sécurité au cœur de leur stratégie. Les résultats de ce sondage sont inquiétants et démontrent l'urgence d'améliorer les systèmes informatiques des institutions et des entreprises algériennes pour prévenir toute cyberattaque. Le tiers des professionnels informatiques (27%) sondés avouent qu'ils ont subi sur les 12 derniers mois une cyberattaque de type virus ou intrusion, alors que près de 12% ont subi une perte de données ou altération de données suite à une erreur humaine. 47% des informaticiens interrogés estiment que les systèmes d'informations des institutions et des sociétés ne sont pas suffisamment protégés contre les cyber-menaces. Et près de 80% des professionnels interrogés considèrent qu'une panne informatique a des conséquences négatives sur le business de leur entreprise ou administration.

Le sondage a surtout montré que les services informatiques sont confrontés à de nombreux obstacles pour assurer une meilleure sécurité des données. 52% des professionnels sondés soulignent que la principale entrave à l'adoption de la cyber-sécurité est le manque de personnel qualifié, alors que 34% se plaignent de la complexité de la technologie, 26% des problèmes de performances, 35% du manque de budget et 30% du manque d'appui de leur direction. Plus préoccupant, presque la moitié des professionnels (47%) sondés considèrent qu'ils n'ont pas connaissance des lois existantes en matière de cyber-sécurité, 57% des organismes déclarent qu'ils n'hébergent pas leurs données chez un hébergeur algérien ayant ses data centers en Algérie, alors que 29% indiquent qu'ils le font d'ores et déjà chez des fournisseurs à l'étranger.

«Il s'agit d'une étude inédite en Algérie par rapport à son ampleur. C'est une enquête particulière et réaliste sur l'état de la cyber-sécurité en Algérie (?) Des défaillances en matière de protection des réseaux d'informations sont constatées, mais il y a un espoir palpable pour les prochaines années. Ainsi 53% des professionnels sondés soulignent que le budget cyber-sécurité augmentera en 2019», affirme Mehdi Zakaria directeur de XCOM Agency et également président de l'Association algérienne de la sécurité des systèmes d'informations (AASSI).

La 6ème édition du Sommet africain de cyber-sécurité, qui se déroule du 3 au 5 avril en cours à l'hôtel Sheraton d'Oran, a pour thème «La cyber-sécurité à l'ère de la transformation digitale africaine». Organisé par XCOM Agency, ce sommet réunit plus de 300 participants avec 25 conférences, des tables rondes et des ateliers techniques ainsi que 500 rendez-vous B2B. «La protection de la vie privée & les enjeux de la protection et localisation des données», «La confiance dans l'économie numérique et le e-commerce» , «La cyber-sécurité, arme de souveraineté nationale», «La technologie Blockchain, facteur de transparence et de sécurisation», «Cyber-sécurité des environnements et investissements industriels» ou encore « Monétique et paiement en ligne » et «Enjeux et défis de la coopération africaine », seront autant de thématiques qui seront abordées durant ces trois jours par une quarantaine d'experts nationaux et étrangers.

Cette rencontre qualifiée d'incontournable sur la cyber-sécurité en Algérie réunit l'ensemble des décideurs IT des entreprises algériennes et africaines, tous secteurs confondus, ainsi que les éditeurs et constructeurs leaders mondiaux dans les solutions de cyber-sécurité afin de répondre à une problématique d'actualité majeure : Quel est le rôle et quelles sont les responsabilités des acteurs IT dans la prévention des nouvelles menaces liées à la digitalisation ? Quels défis doit relever l'Afrique en matière de cyber-sécurité ?