Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

E-administration: Le ministère de l'Intérieur veut accélérer la cadence

par Yazid Alilat

Le ministère de l'Intérieur veut accélérer la cadence de la confection et la délivrance des documents électroniques et biométriques pour achever, rapidement, la mise en place, en Algérie de l'administration électronique (e-administration). C'est ce qu'a affirmé, hier, mardi M. Abderrezak Henni, directeur général de la modernisation de l'administration au ministère de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire. Il a expliqué à la Radio nationale que l'Algérie va respecter le délai fixé pour la mise en place de la e-administration, en 2019. "2018 sera une année charnière, car on va avoir les trois documents biométriques et un document électronique, et 2018 sera l'année de la diffusion de tous ces documents, ainsi que l'installation de sites pilotes au niveau national", explique M. Henni. Il a souligné que "le ministère voudrait être une locomotive pour mettre en place la gouvernance électronique. On a déjà mis en place le registre national d'état civil, qui est utilisé par tous les secteurs, le numéro d'identification national (NIN), qui est un numéro unique pour chaque citoyen, et il sera la référence pour toute les bases de données de tous les secteurs et de les interconnecter, pour les secteurs qui utilisent l'identité", affirme M. Henni. Il a, également, rappelé que tous les documents d'état civil sont déjà numérisés, dont les registres d'état civil. M. Henni a, pour la CIN, indiqué que déjà 8,5 millions de cartes ont été distribuées, et "nous comptons terminer cette opération en 2021, par la distribution de la CIN à tous les Algériens.

Quant au retard mis dans la confection et la délivrance du permis biométrique à points, il a expliqué que "ce sont des documents de très haute technologie qu'il fallait s'approprier. Le corps de carte est fait en Algérie, on aurait pu lancer le PC à points, comme prévu en décembre, avec tous les problèmes qui pouvaient surgir, mais on a préféré attendre pour éviter ces problèmes". Pour la délivrance de ces nouveaux permis à points, il a souligné que dans une première phase, ce seront les communes de la wilaya d'Alger qui sont concernées, et "on va commencer par les primo demandeurs, et ceux qui ont changé de catégorie. On va commencer avec Alger et ses communes et ensuite on va aller, crescendo, au niveau national jusqu'à la fin 2018". Selon M. Henni, il y aura la mise en place "de guichets électroniques, qui permettront aux citoyens de demander leur PC à points, sans fournir de documents, car tout le reste des documents, nous l'avons déjà, car tous les documents ont tous le même 'NIN', qui existe sur toutes les cartes d'identité nationale ou le passeport".

Dans la pratique, les primo demandeurs, pour recevoir leur permis à points vont recevoir des SMS pour le récupérer, mais ceux "qui n'ont ni passeport, ni CIN, doivent s'enregistrer, alors que les autres, qui ont un passeport, peuvent le demander, et dès que le système sera mis en œuvre, dans les communes et les autres wilayas, on va commencer la délivrance du nouveau permis biométrique à points, notamment pour ceux dont le document a dix ans, et puis ce sera crescendo". "Il y a 10 millions de permis de conduire classiques en circulation, et on aura terminé l'opération de délivrance du permis à points, en 2022", a t-il ajouté. Avec l'administration électronique, il y aura un gain de deux milliards de dinars, et ce budget, selon M. Henni, ne va pas être dépensé et sera reversé pour d'autres projets, pour les communes, le sport, etc.. et "en 2022 on aura terminé le planning, la stratégie de mise en place de la e-administration, c'est-à-dire les passeports, le PC, les CIN,... après ce sera une tâche normale, comme les services à distance pour les citoyens qui n'auront plus à se déplacer pour leurs documents."

Sur la carte grise numérique, il a également annoncé le début de sa délivrance à partir du mois de septembre prochain, alors que pour la carte de vote biométrique, il "n'est pas possible de la délivrer pour 2019, ce sera pour 2021", a-t-il dit, avant d'expliquer qu' "on ne peut avoir la carte de vote biométrique car l'opération de délivrance des CIN ne sera pas achevée avant 2021. "Mais, a-t-il fait remarquer, il y a un service e-vote". Sur la sécurité des données contenues dans les cartes biométriques, notamment pour la CIN, M. Henni a assuré que "tous les documents biométriques sont sécurisés, dont le PC biométrique, et seul le ministère de l'Intérieur possède le pouvoir d'exploiter les informations contenues dans ces cartes". En outre, "il ne peut y avoir de fuites d'informations sur les données des citoyens. L'information sur le corps de carte relative à son propriétaire ou son destinataire, est injectée au ministère de l'Intérieur, et la carte ne revient plus vers le fournisseur, mais vers le citoyen. On reçoit le corps de carte vide, avec une puce vide, qui sera ensuite verrouillée avec une clé sécurisée", affirme encore le directeur de la modernisation de l'administration du ministère de l'Intérieur.