Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Relizane - Investissement : Volkswagen et le textile qui cachent la forêt

par Mahi Ahmed

  La commission de l'APW chargée du développement, de l'équipement et de l'investissement a présenté un tableau critique sur la situation de l'investissement dans la wilaya de Relizane. Ce dernier s'oriente ces dernières années vers le secteur de l'industrie notamment après la création du nouveau parc industriel de Sidi Khettab qui s'étend sur une assiette de 500 ha extensible à 2.700 ha. La commission est revenue sur la situation des 15 zones d'activités dont certaines sont créées depuis plusieurs années mais n'ont pas répondu aux aspirations des responsables. Ainsi, le rapport présenté lors de la première session ordinaire de l'APW indique que sur les 942 parcelles définies sur les périmètres industriels, soit quelque 355 hectares, 66 seulement sont actuellement exploitées et les projets en activité, au moment où 89 autres projets sont en cours de réalisation.

Selon le rapport de la commission, l'investissement bute principalement sur les contraintes administratives et juridiques, la lenteur du traitement des dossiers des investisseurs et le manque de viabilisation de plusieurs zones industrielles. Ces paramètres retardent le décollage de l'investissement en dépit de la situation géostratégique de la wilaya et les facteurs encourageants dont elle dispose, entre autres le potentiel agricole et hydraulique. A l'exception de quelques entreprises et sociétés du domaine public à l'instar de la BOOM, l'ENASEL, l'ENCC ou encore TRANSCANAL qui assurent dans leur totalité 1881 postes d'emploi permanents, plus de 96% des autres entreprises ne sont pas en mesure de générer d'importants postes d'emploi. La plupart n'embauche pas plus de 10 travailleurs. Ajouté au faible taux d'exploitation des lots délimités depuis des décennies pour la création d'entités économiques qui ne dépasse pas 7%, cela a fait perdre beaucoup de temps pour la concrétisation de nouveaux projets.

Le rapport a fait part des zones d'activité détournées de leur vocation. Les exemples ne manquent pas sur ce sujet. A Mendès, une seule parcelle sur les 79 octroyées a été utilisée par un investisseur pour son projet, les autres ont servi pour la construction de logements ruraux. La situation est identique à Lahlef où 35 lots destinés à l'investissement ont été transformés en logements aussi. A Oued El Djemâa, la zone d'activités a subi presque le même sort alors qu'elle n'est pas encore réglementée.

Les responsables qui misent sur le nouveau parc industriel de Sidi Khettab risquent de voir les espoirs de l'industrialisation de la wilaya tomber à l'eau. En effet, depuis presque trois ans, sur l'ensemble des projets jugés éligibles par la commission compétente de la wilaya, 4 seulement sont entrés en activité alors que 253 parcelles sur un quota de 324 sont déjà affectées. Ce qui prouve que les choses traînent encore.

Cependant, il est utile de signaler que deux grandes usines installées dans le site, à savoir TAYAL (textile) et Volkswagen en partenariat avec SOVAC, ont déjà entamé leur cycle de production et créé des centaines de postes d'emploi en attendant mieux avec l'optimisation de la production. Si la wilaya souhaite réaliser sa nouvelle approche économique en exploitant à bon escient ses différentes potentialités, les autorités sont dans l'obligation de déblayer le terrain en écartant tous les obstacles qui bloquent l'investissement.