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Désemparés, sans issue de secours,
des anciens enseignants occupant des logements de fonction dans les
établissements scolaires où ils enseignaient avant d'être admis à la retraite
au mois de septembre 2016, nous ont contactés pour nous informer qu'ils vivent
dans l'angoisse d'être expulsés d'un jour à l'autre. «Nous vivons dans cette
angoisse depuis que nous avons reçu, au mois de janvier dernier, des
correspondances émanant de la direction de l'éducation de la wilaya, de
véritables mises en demeures, nous invitant à libérer, dans les meilleurs
délais, les logements de fonction que nous occupons sous peine de se voir
poursuivis en justice», nous a expliqué M. Lemou Maamar qui fait partie de ce groupe. Et d'ajouter que les
responsables de ce secteur leur ont affirmé que, «en qualité d'enseignants, ils
n'ouvrent pas droit au logement de fonction et qu'ils ont bénéficié de simples
faveurs ». Nos interlocuteurs affirment être une trentaine d'anciens
enseignants éparpillés dans la wilaya de Constantine, concernés par ces mises
en demeure.
Ils ont ajouté qu'ils allaient recourir aux offices de l'association des retraités de l'éducation nationale (AREN) de la wilaya pour solliciter son intervention auprès de la direction de l'éducation. Malheureusement, l'intervention éventuelle de l'AREN en leur faveur n'aurait aucune chance d'aboutir car, nous a affirmé jeudi M. Mohamed Bouhali, le directeur de l'éducation de la wilaya, l'enseignant n'ouvre pas droit au logement de fonction. Raison de plus pour celui qui part en retraite. «Le logement de fonction est réservé uniquement au directeur de l'école, à l'intendant, au censeur, à l'inspecteur et au concierge de l?établissement », nous a-t-il déclaré, en effet. Il peut y avoir des exceptions pour un couple d'enseignants auquel la direction de l'éducation accorde une faveur dans la mesure où il existe un excèdent de logements, et à titre temporaire. Ce couple bénéficiera alors d'une simple décision de logement, et non d'un contrat, laquelle décision pourrait être reconduite chaque année. Nous avons une instruction ministérielle à laquelle on ne peut déroger », a poursuivi le directeur de l'éducation. Ajoutant qu'il est inconcevable qu'un enseignant qui sort en retraite retienne son logement de fonction auquel il n'ouvre pas droit alors qu'au même moment le directeur ou l'économe de l'établissement habitant loin de celui-ci soient obligés de faire chaque jour la navette entre son domicile et son lieu de travail, subissant les aléas du transport, les retards, la fatigue et les frais de déplacement. «Ceci en plus de l'inconvénient de ne pas remplir l'exigence d'être en permanence à son poste», a argumenté M. Bouhali. |