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Investissement: Le foncier pose toujours problème

par Yazid Alilat

L'année 2017 sera celle de l'investissement et de la relance des grands projets d'investissement. C'est ce qu'a déclaré hier lundi M. Tlailia Abdallah, chef de Division de l'Attractivité de l'investissement au ministère de l'Industrie et des Mines.

Dans un entretien à la radio nationale, il a expliqué que «2017 sera l'année des lois qui vont soutenir l'industrie, dont la loi sur l'investissement de 2016» pour attirer les investissements productifs. Dans l'absolu, tous les secteurs sont concernés par cette politique de l'encouragement des investissements, nationaux ou étrangers, a-t-il indiqué. Pour autant, il y a, selon lui, 13 grandes branches industrielles ou apparentées qui sont concernées par ce redéploiement de la politique nationale de l'investissement. Il s'agit notamment des constructions navales, aéronautiques, mécaniques dont l'automobile, l'industrie pharmaceutique, etc. «Tous les secteurs sont concernés, mais ce sont les opérateurs qui doivent désigner les secteurs à développer et où investir», explique M. Tlailia. Pour le gouvernement, «il s'agit de mettre en place une industrie qui crée de la richesse, de la valeur ajoutée». Pour autant, le problème actuel qui bloque les grands investissements industriels est le foncier, a-t-il indiqué, et pour ces grands projets «il faut qu'il y ait du foncier, beaucoup de foncier».

Cependant, il a indiqué qu'il y a actuellement quelque 50 grandes zones industrielles et des centaines de zones d'activités plus petites -à aménager dans les wilayas- qui peuvent être affectées aux investisseurs. En outre, «il y a un recensement général des lots de terrain à caractère industriel affectés à des projets pour savoir qui a mis en valeur son investissement et ceux qui ont pris des terrains industriels sans investir. La logique veut que ce foncier soit retiré à ceux qui n'y ont pas investi et soit donné à ceux qui investissent réellement», a déclaré M. Tlailia.

Sur les investissements dans le secteur touristique, il a expliqué que des investisseurs arabes sont intéressés par le marché algérien, et ce secteur a enregistré une hausse de 7% des investissements en 2016. Pour autant, explique-t-il, «il y a des conditions à mettre en place pour attirer les investisseurs, comme les équipements autoroutiers, les transports aériens et maritimes».

Le chef de Division de l'Attractivité de l'Investissement au ministère de l'Industrie et des Mines a rappelé que «pour le secteur de l'industrie, il s'agit aujourd'hui de sortir de la dépendance des hydrocarbures avec la mise en place de la diversification économique, donc de l'industrie». Selon lui, le nombre de PME est passé de 1.300 pour 11 millions d'Algériens dans les premières années de l'indépendance à 1.300.000 PME pour 40 millions d'Algériens aujourd'hui. «C'es un développement important, même s'il n'est pas aux standards internationaux», a-t-il observé ; «l'objectif est de créer des entreprises et qu'elles survivent en leur fournissant un environnement adéquat, et lorsque la PME vit, il y a de la richesse et des emplois créés».

Sur le climat des affaires en Algérie, M. Tlailia estime qu'il évolue d'année en année, avec cette spécificité que «l'environnement et la capacité du climat des affaires puissent attirer les investissements». «L'Algérie fait tout pour attitrer l'investissement et améliorer le climat des affaires dans l'industrie, notamment dans la construction automobile», affirme-t-il. Le flux des IDE (investissements directs étrangers) a rebondi en 2016, passant à 1,546 milliards de dollars contre 584 millions de dollars, selon la CNUCED. Le stock d'IDE entrant représentant le total des investissements directs étrangers captés par l'Algérie depuis 16 ans s'est établi à 27,77 md de dollars à fin 2016 contre 19,54 md de dollars à fin 2010 et 3,37 md de dollars à fin 2000, indique le rapport 2017 de la CNUCED sur l'investissement dans le monde publié en juin dernier.

Sur les investissements dans l'automobile en particulier, il a expliqué que «c'est le cahier des charges qui va déterminer la construction des voitures en Algérie, car il y a la condition de l'exportation de voitures et l'investisseur doit se préparer pour que le produit algérien soit éligible à l'exportation».

Par ailleurs, il a indiqué que l'Etat, avec la crise financière actuelle, «ne va plus financer ou subventionner que les projets viables, qui produisent de la richesses et de la valeur ajoutée». Enfin, sur les facilités accordées aux investissements étrangers, dont ceux de la diaspora algérienne, il a rappelé qu'il y a une nouvelle loi, celle de 2016, qui accorde d'importants avantages fiscaux et des facilités notamment dans l'octroi du foncier industriel ou des terres pour les investisseurs étrangers ou nationaux dans les productions agricoles.