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Verdict de l'affaire de la parturiente de Djelfa: Le SNPSSP appelle à plus de discernement

par Moncef Wafi

  Premier à réagir après le prononcé du verdict de l'affaire de la parturiente de Djelfa, jugée au tribunal de Aïn Ouessara, le Syndicat national des Praticiens spécialistes de la Santé publique (SNPSSP) a rendu public, ce mercredi, un communiqué où contrastent la tristesse engendrée «par les peines prononcées» et la joie «de la libération proche des personnes détenues». Le syndicat revient sur le caractère excessif de la mise en détention préventive dans cette affaire qu'elle a déploré se gardant, tout de même, de «nous immiscer dans les affaires de la justice», précise le communiqué, qui ne remet «en aucun cas» le fait de juger conformément à la loi «des faits répréhensibles accomplis et reconnus par les individus quelle que soit leur qualité». Le SNPSSP appelle à plus de «discernement» malgré toutes les passions déclenchées par cette affaire «aussi bien dans l'opinion publique que chez le corps médical».

La même source d'informations avertit qu'il ne faut pas faire de ce procès «celui d'une profession toute entière», et ne doit, en aucun cas, «alimenter l'hostilité qui se manifeste, ici et là, envers des soignants au service de la population au quotidien, ni nourrir un sentiment d'injustice démesuré chez des soignants qui exercent, parfois, dans des conditions des plus pénibles». Le syndicat souligne les conditions de travail du personnel soignant, au même titre, que les autres syndicats du secteur de la Santé. Le SNPSSP se dit convaincu que le drame de Djelfa est un épiphénomène, indiquant que les vrais problèmes qui sont à l'origine des dysfonctionnements enregistrés à Djelfa «comme ailleurs» sont «le service civil pour les médecins spécialistes et l'activité complémentaire».

Le SNPSSP fait de l'abrogation de ces deux mesures, la condition pour l'amélioration de la prise en charge de la population ainsi que les conditions d'exercice des professionnels. Le communiqué estime que «ces deux problèmes doivent trouver leur solution dans la loi fondamentale de la Santé publique» que le syndicat appelle de tous ses vœux. Le SNPSSP avait, déjà, communiqué au début de l'affaire et dénoncé une campagne contre le secteur de la Santé publique. Dans son communiqué, rédigé à la suite de la détention provisoire de plusieurs sages-femmes de l'hôpital de Djelfa, le SNPSSP tenait «à se démarquer du catastrophisme de ceux qui veulent faire de ce malheureux événement le procès du secteur public de la Santé». Le syndicat avait, aussi, mis en exergue les conditions de travail dans les hôpitaux relevant que «les conditions d'exercice, particulièrement difficiles, sont maintenant de notoriété publique et auxquelles tous se doivent de rendre hommage». Le Syndicat national des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires (SNECHU) avait, également, réagi à cette affaire, dans son communiqué en date du 17 août dernier, où il s'était dit étonné de la précipitation de la tutelle à se porter partie civile, dans cette affaire, avant même les conclusions de l'enquête administrative et judiciaire.

Le SNECHU avait remis en cause les défaillances d'un système de Santé «dépassé par les transitions socio-économiques», estimant que la position du ministère a attisé la haine et le mépris, envers le corps de la Santé. Rappelant le manque de moyens matériel, humain et sécuritaire, dans les structures sanitaires, le syndicat a également appelé la tutelle à intervenir pour faire cesser la campagne de «dénigrement» lancée sur les réseaux sociaux et certains médias contre le personnel médical.