Ainsi donc l'école reprend ses activités, après
l'intermède des vacances d'été, écourtées par des impondérables. Par petits
grappes, les élèves s'agglutinent devant leurs établissements éducatifs
respectifs. Les nouveaux venus quelque peu intimidés sont à l'écart en
compagnie de leurs parents. Des bambins aux yeux hagards, dans un brouhaha d'un
premier jour de la rentrée scolaire toujours appréhendé par tous. Plus loin,
les élèves des localités rurales s'apprêtent à s'accommoder d'un rythme
scolaire, fait de lève-tôt, ramassage scolaire obligé, les élèves des douars et
mechtas doivent s'adonner à cet exercice, au risque de louper le bus, sinon la
marche à pied et l'autostop resteront l'unique recours pour ne pas rater sa
classe. Et c'est le parcours du combattant de centaines d'élèves, moins lotis
que leurs collègues citadins.
L'échec scolaire serait dû aussi à ces perturbations
extrascolaires. Conséquence, les parents sur le qui-vive sont hantés eux aussi
par un sentiment d'insécurité, lorsqu'ils voient leurs enfants rentrer tard
dans la soirée, à cause d'un moyen de transport défaillant. Ils se disent
inquiets et attendent une meilleure prise en charge des APC, censées assurer
transport, restauration scolaires et chauffage des écoles. Ici à Tébessa, les
disparités continuent de sévir, même dans un secteur de l'Éducation qui ces
dernières années bat de l'aile, les médiocres résultats scolaires en sont le
reflet parfait d'un dysfonctionnement dans la gestion pédagogique et
administrative, en déficit de personnels qualifiés, entre autres. Pendant ce
temps-là, les élèves continuent d'affluer vers les écoles, créant du coup une
atmosphère si particulière, à la grande joie des parents. Les enseignants
nouvellement recrutés appréhendent eux également la reprise des classes et
doivent rejoindre leurs établissements, en parcourant parfois des centaines de
kilomètres. De toute manière, la balle est aussi bien dans le camp des
responsables du secteur que dans celui des partenaires sociaux, conjuguer les
actions afin d'amincir les manquements des uns et des autres, entretenir
l'espoir d'une année scolaire 2017-2018 sans gros pépins, car de cela dépendent
les réformes entreprises pour une école algérienne plus performante, plus
productive de savoir et de connaissance, mais moins sujette à des tensions la
déroutant de sa mission première.