A. Imène, judokate internationale qui s'est notamment distinguée lors du Championnat arabe 2014 d'Egypte, encourt dix années de réclusion criminelle pour détention et commercialisation de produits stupéfiants.

Comparaissant, lundi dernier, devant le tribunal correctionnel de Cité Djamel, en compagnie de trois autres accusés, la jeune femme a nié les faits qui lui étaient reprochés, dans cette affaire portant sur une dizaine de bâtonnets de kif, soit 27g, que les services de police avaient trouvés en possession de A. Abdallah, lors d'une opération menée, il y a 8 mois. Interrogé, A. Abdallah n'a pas fait de difficultés pour dénoncer des présumés complices, dont la judokate qui, selon lui, faisait partie du réseau de trafic de drogue. A la barre cependant, le prévenu s'est rétracté et a déclaré que la quantité de kif trouvée en sa possession était destinée à sa propre consommation, et est revenu sur ses premières déclarations incriminant A. Imène.

Outré par la détention abusive de sa cliente pendant 8 mois sur la base des seules allégations d'un suspect, l'avocat de la judokate a plaidé la relaxe de sa cliente pour défaut de preuves matérielles : « Non seulement, il n'y a pas d'éléments de preuves tangibles sur la culpabilité de ma cliente mais son interpellation et son inculpation ont été exécutées sur la base de la seule déposition de A. Abdallah. Pourtant, la loi stipule qu'on ne peut pas prendre en compte les déclarations d'un prévenu contre un autre prévenu », a-t-il martelé, en relevant que cette malheureuse affaire a détruit la vie de sa cliente et sa famille.

Les deux autres mis en cause se sont, également, défendus de faire partie d'un réseau de trafic de drogue, leur avocat ayant, à son tour, réclamé la relaxe, à leur bénéfice. Auparavant le procureur de la République avait requis la peine de dix ans de réclusion contre l'ensemble des accusés. L'affaire a été mise en délibéré pour la semaine prochaine.