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Après les présidentielles françaises, les législatives: La valse des opportunistes a commencé

par Paris : Farah Benallou

Dimanche soir les soutiens d'Emmanuel Macron s'étaient retrouvés dans un restaurant du 15ème arrondissement pour attendre les résultats. Après l'euphorie et la joie qui ont suivi l'annonce du résultat, tout le monde n'avait plus qu'une idée en tête, les législatives, car certes leur candidat a gagné, mais l'important score de Marine Le Pen ne laisse pas beaucoup de marge, et des alliances seront à prévoir pour barrer la route aux candidats FN.

Dès lundi, les tractations pour les législatives s'accélèrent

Alors qu'Emmanuel Macron se penche sur son futur gouvernement, sa commission nationale d'investiture se penche sur les candidatures de plus en plus nombreuses, des gens de tout bord, politiciens ou issus de la société civile, se sont portés candidats ; la procédure est simple, il faut déposer un CV et une lettre de motivation sur la plateforme dédiée à cela.

Parmi les prétendants, plusieurs personnalités de la droite et de la gauche qui critiquaient avec ferveur Emmanuel Macron et son programme, ont d'un coup fait volte-face, pour devenir comme par magie ses plus grands soutiens. Le cas le plus caricatural est celui de Bruno Lemaire, ce candidat aux primaires de la droite pour le parti LR, qui avait commencé par s'opposer à François Fillon, pour ensuite se mettre au premier rang de ses soutiens dès que ce dernier est sorti vainqueur des primaires, le voici maintenant qui fait des appels du pied à Emmanuel Macron et qui se porte même candidat à un poste de ministre dans le futur gouvernement.

Oui, les élus de droite et de gauche s'agitent, ils voient le spectre de la menace d'un siège électoral perdu, après que Macron, Le pen et Mélenchon, soient venus bousculer l'ordre politique créé depuis des décennies. L'humain étant ce qu'il est, on assiste à ce drôle de spectacle ou Manuel Valls lâche le PS pour demander un poste à Macron ; menacé dans sa ville à Evry, il n'a pas hésité à rallier ouvertement le camp du président. Mais Jean-Paul Delevoye président de la commission nationale d'investiture d'En Marche, qui devient « La République En Marche », a rappelé ce mardi 9 qu'il y a déjà une candidate à Evry, qu'être soutien ne veut pas dire qu'on est candidat, et qu'il faut vérifier si Valls a déposé un dossier comme tout le monde. En Marche assure qu'il n'y aura pas d'arrangements, ni de calculs politiciens. Dans le même temps, pendant que certains se disent que le PS est mort, d'autres se réunissent pour fédérer leurs troupes : Olivier Faure président du groupe PS à l'assemblée nationale annonce : « Les vrais amis ne sont pas ceux qui, le moment venu, choisissent par opportunisme de ramper devant le nouveau pouvoir, les vrais amis sont ceux qui, y compris dans la tourmente, sont là pour guider ».

François Baroin du parti LR a de son côté annoncé qu'il n'était pas question de céder à la division, sa consigne : chaque candidat qui rejoindra le nouveau président pour les législatives, perdrait son investiture LR, allusion certaine aux déclarations de Bruno Lemaire.

Dans l'attente de l'annonce du nom du nouveau Premier ministre et de la composition de son gouvernement, annonce prévue lundi prochain, les tractations, les coups bas et les trahisons continuent pour ceux qui espèrent être parmi les élus du cœur de Macron. Mais le nouveau président a l'air de vouloir tenir bon et de mettre en avant de nouveaux visages.