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L'Europe
a salué la victoire, sans surprise, de Macron qui
devra, d'ores et déjà, se projeter dans la bataille des législatives, véritable
ciment de son pouvoir pour les cinq prochaines années. En effet, si les
incertitudes autour de l'élection du centriste pro-européen ne sont que le fait
de sondages alarmistes pendant l'entre-deux-tours, l'inconnue étant de
connaître le score de son adversaire au second tour, la frontiste Marine Le
Pen, l'urgence pour le nouveau locataire de l'Elysée est dans un peu plus d'un
mois. Passée l'euphorie d'un vote «sanction», Macron
devra, avant tout, désigner son Premier ministre, une indication de taille dans
son agenda électoral pour pouvoir diriger, sans composer avec un parlement
hostile. Et tout porte à croire qu'en décortiquant son score, son mouvement
d'En Marche est loin de prétendre à une majorité parlementaire qui sera,
certainement, partagée entre la droite, l'extrême droite et les insoumis de
Mélenchon. Trois blocs partisans qui ne souhaitent, certainement, pas s'aligner
derrière un président élu par nécessité pour faire barrage à Le Pen, avec
l'affaiblissement chronique de la gauche traditionnelle. Et le huitième
président de la 5ème République en est conscient. Malgré ses 66,1% des voix, il
a reconnu, au soir de son sacre, qu'il n'a pas reçu «un blanc-seing» des
électeurs, après un scrutin marqué par une abstention au plus haut, depuis
1969, et un score historique pour l'extrême droite, avec 33,9% des suffrages
contre les 17,79% de 2002. Parmi les chantiers majeurs qu'on lui prête, la
presse française cite six dossiers prioritaires, à commencer par la
moralisation de la vie publique. En effet, c'est l'un des principaux chantiers
prévu par Emmanuel Macron qui veut rapidement, mettre
fin au népotisme des parlementaires en leur interdisant d'employer un membre de
leur famille ou un proche. Exercer une profession de conseil pendant la durée
du mandat sera, également proscrit. La rémunération de ces mêmes parlementaires
sera, par ailleurs, fiscalisée dans son intégralité. Le projet de loi sera mis
sur la table du Conseil des ministres avant les législatives de juin, afin
d'être voté ultérieurement, ce qui ne sera, forcément, pas du goût du prochain
parlement. La réforme du code du travail est également parmi l'actualité de Macron qui souhaite le simplifier, en donnant plus de place
à l'accord majoritaire d'entreprise ou de branche et en encadrant le montant
des dommages et intérêts accordés par les prud'hommes, en cas de licenciement.
Un projet qui devrait aller, encore plus loin que la loi El Khomri,
prédisent les observateurs. Il fait aussi de l'Éducation l'une de ses
priorités. Dès la rentrée 2017, le nouveau président souhaite limiter à douze
élèves l'effectif des classes en zone d'éducation prioritaire, rétablir les classes
bi-langues et supprimer, en partie, la réforme du collège. En Européen
convaincu, Emmanuel Macron devrait rendre visite à la
chancelière allemande Angela Merkel, pour son premier
déplacement à l'étranger. D'ici la fin 2017, il devrait également proposer des
conventions démocratiques dans l'Union européenne, à propos «du contenu de
l'action de l'Union» et sur «ses priorités». Quant à la lutte anti-terrorisme,
même s'il va maintenir l'État d'urgence, il entend, également, créer un
état-major permanent des opérations de sécurité intérieure, de renseignement et
de lutte contre le terrorisme, ainsi que d'une cellule spéciale du
renseignement, dédiée à Daesh.
A l'International, l'élection de Macron a été saluée comme une victoire sur l'extrême droite. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, lui a ainsi adressé un message de félicitations dans lequel il salue son élection «bien méritée», la lucidité de sa vision et la rectitude de ses engagements. Le message rappelle le caractère amical des liens qui lient le nouveau président, à l'Algérie, «alors que, dans les importantes fonctions ministérielles que vous avez assumées, vous apportiez une contribution significative à l'édification du partenariat d'exception, entre l'Algérie et la France». Le chef de l'Etat reviendra, également, sur la dernière visite pré-électorale de Macron, à Alger, qui «a déposé, pour toujours, dans le patrimoine commun de nos deux pays et au-delà, la pétition de principe empreinte de courage politique et de sincérité humaine, hors du commun, quant à la nature irrécusablement condamnable du colonialisme». La victoire du centriste a, aussi, été saluée par les dirigeants européens, tels la chancelière allemande Angela Merkel ou le chef du gouvernement italien Paolo Gentiloni pour qui sa victoire redonne espoir, face à la poussée des nationalistes. Le président américain Donald Trump lui a, également, adressé ses félicitations alors que le Russe Vladimir Poutine l'a surtout exhorté à «surmonter la méfiance mutuelle». |
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