C'est hier dimanche qu'a débuté la campagne électorale
pour les élections législatives du 4 mai prochain, campagne qui se déroulera
jusqu'au 30 du mois courant, avec tout ce qu'elle peut cacher comme évènements
forts ou dérisoires. Dès hier matin, des affiches ont été collées aux endroits
qui leur sont réservés mais le nombre de listes ayant entamé cette action est
plutôt faible puisque nous ne trouvons généralement que trois ou quatre partis
ou listes indépendantes qui l'ont fait. Malgré cela, nous avons pu remarquer
que des dépassements commencent déjà à se faire voir concernant surtout
l'affichage sauvage sur les devantures des magasins, sur les murs, sur les
troncs des arbres et partout où ceux qui sont chargés de procéder au collage
des affiches peuvent le faire. L'autre acte anormal est que des individus
s'amusent à déchirer les affiches aussitôt celles-ci collées, parfois ce sont
des enfants en mal de jeux qui le font, d'autres fois, des militants de partis
adverses ou encore des frustrés qui trouvent là une manière de se venger de la
société et de tous les élus qui n'ont pas tenu parole. Pour les électeurs, la
plupart sont plutôt sceptiques non seulement concernant la ?qualité' des
prétendants au ?koursi' tant ils ont été échaudés par
leurs prédécesseurs alors que ceux qui reviennent sont voués aux gémonies car
rares sont ceux qui se sont souvenus de ceux qui les ont élus. Les jeunes sont
divisés en deux parties : ceux pris dans le tourbillon des élections qui
espèrent décrocher une place parmi les ?représentants' du peuple et les autres,
plus nombreux, qui jurent qu'ils ne se feront pas prendre une nouvelle fois et
refuseront de cautionner l'élection « d'incapables qui ne songent qu'à se
remplir les poches », affirment-ils. Quant à leurs aînés, ils essaient d'allier
la sagesse de l'âge à l'espoir de voir des têtes honnêtes être élues afin de
hisser le pays à la place qui est la sienne et en votant des lois qui vont dans
l'intérêt de la Nation algérienne. Mais il reste toujours cette incompréhension
des gens concernant les véritables missions des députés et qui croient qu'« ils
vont ramener des projets pour leurs régions respectives », déclarent beaucoup
de ceux que nous avons questionnés. Cette croyance est bien entendu encouragée
par les candidats qui tentent de rallier à eux le plus grand nombre de votants,
en leur promettant monts et merveilles, puis en les oubliant complètement en se
faisant eux-mêmes oublier en n'apparaissant plus parmi leurs électeurs. De
toutes les façons, les prochains jours nous renseigneront plus sur les
programmes et les promesses de ceux qui légifèreront durant les cinq prochaines
années.