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Constantine - Pharmaciens d'officines: La garde de nuit de nouveau sur le tapis

par Abdelkrim Zerzouri

Des mises en demeure ont été dressées ces derniers jours à quelques pharmaciens d'officines et une dizaine d'autres sont convoqués, ce jeudi 9 mars, au siège de la direction de la santé pour le même motif, soit l'inobservation de la garde de nuit. Il n'en fallait pas plus pour le que le bureau du Snapo de la wilaya de Constantine organise, hier, une assemblée générale de ses adhérents avec à l'ordre du jour ce point essentiel, en l'occurrence l'application des dispositions de la garde telles que définies par un accord entre la tutelle et le Snapo au mois de décembre 2014, lequel accord surseoit à l'application de la garde telle qu'elle a été définie par l'arrête ministériel du 20 août 2014, publié sur le Journal officiel le 21 septembre 2014, et fixant globalement les modalités d'organisation de la garde au niveau des officines de pharmacie. Au rythme donc où vont les choses, il faut s'attendre à ce que presque tous les pharmaciens d'officines soient convoqués à la direction de la santé pour ce motif de l'inobservation de la garde de nuit, car depuis l'accord en question, la garde de nuit est assurée de 19h jusqu'à 22h, au lieu de l'horaire fixé par l'arrêté ministériel dans son article ?2', de 19h jusqu'à 8h le lendemain.

«Depuis le mois de décembre l'année 2014, on assure la garde de nuit de 19h jusqu'à 22h et on ne sait vraiment pas ce qui a changé pour faire revenir les responsables de la tutelle à une position antérieure à cette date», s'étonnent des membres du bureau local du Snapo. Ces derniers tiennent à rappeler qu'un accord a été conclu entre le bureau national du Snapo et les responsables du ministère de la Santé pour surseoir à l'application de l'arrêté du 20 août 2014, après que ces derniers aient été convaincus des arguments avancés par les représentants des pharmaciens d'officines, dont la problématique de la sécurité au niveau de certaines zones isolées et la nécessité ou l'utilité d'ouverture en nocturne d'une pharmacie au niveau de certains endroits où la clientèle ne formule aucune demande de médicaments.

«Au-delà de la problématique posée par l'aspect sécuritaire, pas seulement dans des coins isolés, nous avions proposé en 2014, déjà, de recourir à une étude pour déterminer les zones où la nécessité d'ouverture d'une pharmacie de garde de nuit est effectivement indispensable, par exemple près des structures de santé, dans les grandes agglomérations et autres cas à déterminer par cette étude, non seulement rien n'a été fait dans ce sens, mais on constate avec amertume qu'on revient à la case départ», nous a déclaré M. Issam, le vice-président du bureau du Snapo local. Lors des débats à l'assemblée, les pharmaciens ont soulevé avec insistance la problématique de la sécurité.

De son côté, le porte-parole du bureau de wilaya du Snapo indiquera que les représentants des pharmaciens n'ont pas été consultés à propos de la reconduction des dispositions de l'arrêté ministériel fixant les modalités d'organisation de la garde de nuit. «On a été surpris et on souhaiterait qu'il y ait des discussions préalables pour tenir au courant les pharmaciens de ces mesures», a estimé notre interlocuteur, ajoutant qu'il y a des formules pour rester dans le respect des articles de l'arrêté ministériel, à l'exemple du remplacement de la pharmacie d'officine de garde, et encore faudrait-il que les conditions de sécurité et de disponibilité du médicament d'urgence soient réunies.

De ce fait, il a été décidé à l'issue de l'AG de demander l'annulation des mises en demeure. Et, dans les rangs des pharmaciens, on s'interroge sur les motivations de la réactivation de l'arrêté ministériel fixant les modalités d'organisation de la garde au niveau des officines de pharmacie, alors qu'il a été décidé en commun entre le ministère de la Santé et le Snapo de surseoir à son application, il y de cela plus de deux ans.