Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Constantine - Constantine paralysée

par A. Mallem

Hier mardi, Constantine s'est réveillée complètement recouverte d'un manteau de neige plus épais que celui des deux précédentes journées, et coupée de ses agglomérations périphériques, ainsi que du reste du pays.

La neige, qui tombait déjà depuis 48 heures, avec des interruptions plus ou moins longues, avait repris avec force à partir de 2 heures du matin. Ce qui fait qu'aux environs de 7h, la couche avait déjà atteint quelque 30 centimètres d'épaisseur. Et cette situation a provoqué une paralysie quasi totale de mouvement.

Dans un silence quasi total et sous une température de quelques degrés au-dessous de zéro, les rues étaient complètement désertes. Devant les grands immeubles et les maisons individuelles, dans les parkings, on voyait les nombreux véhicules garés la veille, complètement recouverts de neige et tous immobilisés car leurs propriétaires sont restés terrés chez eux. De temps en temps, on voyait passer des riverains à la recherche de pain frais ou de lait. Mais, dans de telles conditions, trouver l'un de ces deux produits de base essentiels était plus qu'aléatoire, parce que d'une part, plusieurs boulangeries ont été contraintes de baisser rideau à cause des pannes fréquentes d'électricité qu'elles ont subies la journée précédente. Et, d'autre part, les distributeurs de lait n'ont pas osé s'aventurer sur des routes glissantes et en pente. D'autre part, la majorité des commerces étaient fermés et pour tout véhicule en déplacement, on remarquait uniquement ceux de la protection civile qui s'affairaient à dégager les voies d'accès en pente conduisant au centre hospitalo-universitaire Dr. Benbadis pour faciliter l?évacuation de malades et de femmes sur le point d'accoucher. Les brigades mobiles mises en place par la Sonelgaz étaient soumises à rude épreuve face aux appels incessants des citoyens signalant des coupures de courant, de chutes de câbles électriques, etc. Heureusement, dans tous les cas, aucun accident notable n'a été signalé.

Une telle situation est quasi générale dans les agglomérations périphériques et populeuses de la capitale de l'Est. Et c'est tout naturellement que les populations laborieuses, les étudiants ou les écoliers, d'El-Khroub, Ali Mendjeli, Aïn Smara, de Hamma-Bouziane, Didouche Mourad ou Zighoud Youcef, mis dans l'impossibilité absolue de rejoindre leurs postes dans l'une ou l'autre localité, sont restés chez eux. Ceci d'autant plus que les écoles, les universités et la plupart des unités économiques, sinon toutes, ont fermé leurs portes. Les bulletins d'information diffusées dans la matinée par la radio locale faisaient état des difficultés des populations des mechtas, plus particulièrement celles des zones abruptes de Djebel Ouahch qui ont été secourues par des unités de l'ANP, des interventions faites par la protection civile pour l'ouverture des routes et des voies de communication.

Et ce n'est que vers 13h et l'apparition de quelques rayons de soleil que les efforts conjugués déployés dès l'aube par les différentes équipes de secours de l'armée, de la gendarmerie, de la police et de la protection civile pour déblayer la neige sur les routes que la circulation sur les grands axes à pu s'enclencher.

Une circulation timide et lente à cause du verglas qui s'était installé sur les chaussées rendant celles-ci glissantes et dangereuses. Et que la vie avait repris son cours, encouragée par un dernier bulletin de la météo diffusé à la fin de la matinée et annonçant un recul progressif des tempêtes de neige à partir de l'après-midi de ce mardi, une journée si particulière que la capitale de l'Est a vécue.