«Nos conditions de vie sont devenues
insupportables, inqualifiables parce que notre cité est envahie par des
phénomènes très inquiétants», nous ont expliqué, hier, des habitants de la cité
Sakiet-Sidi-Youssef sur le boulevard de l'Est, sur un
ton étouffé par l'indignation et la colère. Car, le matin même, ils sont
intervenus en nombre pour sauver leurs enfants, des fillettes et des petits
garçons qui jouaient aux pied des immeubles, des crocs
d'une quinzaine de chiens errants qui les avaient attaqués. Sentant que leur
sécurité est menacée, les résidents de la cité nous ont appris qu'ils ont
constitué une délégation d'une dizaine de membres pour alerter les autorités
concernées et l'opinion publique, pour expliquer les problèmes qu'ils endurent
dans leur vie quotidienne et aussi pour demander de l'aide.
Les concernés affirment que
les habitants de cette cité sont encerclés par une meute de chiens errants qui
impose une sorte de couvre-feu dès la tombée de la nuit, constituant un danger
permanent pour les résidents, ainsi que le phénomène des troupeaux de vaches et
de moutons qui broutent sur les plates-bandes des espaces verts et viennent
stationner devant les portes des immeubles pour s'abriter des rayons brûlants
du soleil. «Et gare à celui qui oserait toucher à ces animaux domestiques car
leurs propriétaires usent de violence physique contre le premier qui tenterait
de les chasser, certains habitants l'ont vérifié à leurs dépens», ont indiqué
nos interlocuteurs. Et les rejets de ces animaux empestent l'environnement
immédiat des immeubles qui ressemble désormais à une décharge à ciel ouvert. En
plus de cela, ont-ils poursuivi, les services concernés sont venus installer
des bacs enterrés destinés à recevoir les déchets domestiques, mais
s'abstiennent de faire le ramassage. «Ce qui fait, nous a expliqué un résident,
que les déchets s'amoncellent depuis une quinzaine de jours dans ces endroits
poubelles sans que les camions de ramassage viennent les vider. Et vous
imaginez la situation !», a-t-il dit sans autre espèce de commentaire. Et les
plaignants ne se sont pas arrêtés là puisqu'ils ont signalé que leur quartier
vit dans l'obscurité «parce que l'électrification fait défaut, que les caches
desdits poteaux ont été arrachés, laissant les câbles de courant à l'air libre
et à la portée des enfants. Enfin, le problème de la programmation anarchique
de la remise en eau persiste toujours. Ce qui fait qu'il arrive que nous restons deux à trois jours sans eau. Et lorsque le précieux
liquide arrive dans les robinets domestiques, il ne coule que pendant 3 heures
au maximum. Que dire encore ?». Et nos interlocuteurs ont préféré s'arrêter là
en signalant simplement que leur quotidien est fait de marasme, d'insalubrité et
d'insécurité. Mme Filali, la déléguée du secteur
urbain de Ziadia, duquel dépendant administrativement
la cité Sakiet-Sidi-Youssef, nous a fait savoir pour
sa part que tous ces problèmes sont connus de ses services. «Seulement,
a-t-elle expliqué, le secteur ne disposait pas de service de l'hygiène. Et
maintenant que cet organisme est constitué et dispose de tout le personnel
nécessaire, je vous promets que je vais prendre immédiatement en charge et
régler les problèmes dont souffrent les habitants de cette cité, ainsi que
d'autres. Soyez rassurés», a-t-elle promis aux plaignants.