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El-Abiodh Sid-Cheikh: Le maoussim bat son plein

par Hadj Mostefaoui

Attendu avec beaucoup d'impatience, le célèbre maousim de Sidi Abdelkader Ben Mohamed, plus connu sous le nom de Sidi Cheikh Moul S'houl, vient de débuter ce mercredi en présence du wali d'El-Bayadh et des autorités de la wilaya et de milliers de fidèles et de disciples venus des contrées les plus lointaines et les plus profondes du pays, y compris des pays subsahariens. Le coup d'envoi de cette fête spirituelle dont les origines remontent à plus de quatre siècles, bien que ponctuée par une période de gel dictée par les nombreux mouvements et soubresauts insurrectionnels, à savoir les soulèvements des Ouled Sid Cheikh sous la houlette du téméraire chef de guerre Cheikh Bouamama en 1881, une date phare dans la lutte contre l'avancée des troupes coloniales dans le sud algérien, qui s'est soldée par une cuisante et sanglante défaite des hordes coloniales à Tazina dirigées par le sanguinaire colonel Négrier lequel, en guise de représailles, a ordonné la destruction du mausolée de Sid Cheikh. Un acte de lâcheté destiné à démoraliser les habitants de la région.

La célébration du maoussim, Sid Cheikh, qui a traversé les siècles, depuis 1616, date connue du décès du saint à la suite de graves blessures après une bataille contre les Espagnols dans le nord-ouest du pays (région d'Oran et d'Aïn-Témouchent) continue comme toujours de drainer des dizaines de milliers de disciples, hommes et femmes, venus se recueillir devant sa tombe à l'intérieur du mausolée et s'imprégner de la baraka de Sid Cheikh, guide spirituel de la tarika cheikhya et sommité du soufisme, respecté même dans certains pays d'Asie et d'Amérique. Cette fête populaire durera jusqu'au soir du vendredi prochain dans une atmosphère de liesse générale et sera clôturée avant l'aube par la lecture des versets du Saint Coran. Une cérémonie religieuse empreinte de ferveur et de piété et ponctuée par les salves des nombreuses fantasias exécutées par des cavaliers de Tiaret et de Tlemcen, notamment les célèbres cavaliers des Ouled N'har de Sidi-Yahya Ben Bensfya de la région de Sebdou.