La manifestation «Constantine, capitale de la culture arabe» fait partie du passé mais la grande esplanade limitrophe aux hôtels Novotel et Ibis, située en plein centre de la ville, plus connue par «Dounia Taraef», reste figée dans l'espace et le temps. Rénovée en prévision de la manifestation en question, la place offre désormais un meilleur visage, mais il y a cette fausse note des kiosques installés depuis des mois et qui gardent toujours rideaux baissés, au grand dam des attributaires qui ont hâte de retrouver leurs activités commerciales. A rappeler que l'esplanade, qui a subi cette opération d'embellissement pour l'évènement culturel arabe, a nécessité la démolition de 13 locaux commerciaux qui existaient auparavant, des kiosques et des cafés, en vue d'une reconstruction plus esthétique et en matériaux nobles, selon les services de la direction de wilaya de l'Urbanisme qui avaient pris en charge le projet.

Les propriétaires des anciens commerces, qui attendent avec impatience les attributions des kiosques, réalisés à 100%, s'interrogent pour ce qui les concerne sur les causes du retard prolongé dans la livraison officielle. «Nous sommes arrivés au bout du rouleau, il n'en faut pas plus pour aller mendier afin de subvenir aux besoins de nos familles», nous ont avoué les concernés, ajoutant que cette situation leur porte un grave préjudice pour le manque à gagner, d'une part, et pour les possibles dégradations qui peuvent atteindre les kiosques installés, et abandonnés de la sorte, de la part de gens malintentionnés, mais aussi du fait de l'usure du temps. Hormis trois commerçants, parmi les 13 dont les locaux ont été démolis, qui ont pu décrocher trois espaces en face de l'esplanade Dounia Taraef, et continuer leurs activités, ainsi que l'ouverture des vespasiennes nouvellement réalisées, tous les autres attendent qu'on veuille bien leur remettre les clés des nouveaux kiosques.

Cela fait, hélas, plus d'une année qu'ils sont privés de leur gagne-pain en raison des aménagements et rénovations engagés. Interrogé sur le sujet, le vice-président de l'APC de Constantine chargé du patrimoine, Tayeb Layachi, soutiendra que le problème n'est pas propre à la commune, car il s'agit d'une réception non encore établie et qu'il faudrait passer entre la direction de l'Urbanisme et l'entreprise qui a réalisé le projet, et dès l'accomplissement de cette étape, la commune exécutera immédiatement sa mission, en l'occurrence remettre les clés aux bénéficiaires pour entamer leurs activités. On a souvent mis ce retard sur le compte de l'APC, mais il n'en est rien, car le projet a été chapeauté par la DUC dans le cadre de la manifestation «Constantine, capitale de la culture arabe», et c'est à la DUC de le mener à bon port. Selon d'autres sources proches de ce dossier, le retard accusé dans le cadre la réception des kiosques en question, finalisés et en attente d'occupation depuis plusieurs mois, est dû au non-paiement de l'entreprise qui a réalisé le projet. C'est à ce niveau que se situe le blocage, affirment nos sources, qui ajoutent que le dossier est entre les mains du chef de daïra qui a promis de trouver une solution au problème.