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Oran: Ouyahia salue le «courage du peuple turc»

par Mokhtaria Bensaâd

Le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia a salué, hier, le courage du peuple turc pour sa mobilisation et son soutien au président Recep Tayyip Erdogan après la tentative avortée de putsch initiée dans la soirée de vendredi par des militaires.

S'exprimant en marge de la 17ème session de l'université d'été, organisée à l'hôtel «Le Méridien» à Oran par l'union générale des étudiants algériens (UGEA), le numéro 1 du RND et directeur de cabinet du président de la République a considéré que c'est la mobilisation du peuple turc et sa sortie dans la rue qui a fait échouer le putsch. «C'est un échec, parce que le peuple s'est mobilisé. C'est un peuple qui a senti le danger et la menace qui pèse sur son pays. C'est ça la force de ce pays», a-t-il indiqué.

Appelé à faire une analyse de la situation, Ahmed Ouyahia s'est abstenu de tout commentaire arguant qu'il n'a pas suivi tous les évènements à cause de son déplacement à Oran. Il a, toutefois, souligné qu'il existe des raisons internes et externes à ce qui vient de se produire en Turquie. «La Turquie est un pays qui ne fait pas partie de l'Occident, ni n'appartient à cette civilisation. C'est un pays qui commence à voir grand, c'est la raison pour laquelle il commence à inquiéter certains. Pour les raisons internes, c'est au peuple turc de régler ses problèmes», a lancé le secrétaire général du RND, ajoutant qu'un «coup d'Etat qui ne réussit pas durant les premières heures est voué à l'échec».

Avant cette réaction à chaud sur les évènements en Turquie, Ahmed Ouyahia a prononcé un discours devant les centaines d'étudiants participant à cette université d'été. Un discours qui s'est voulu une conférence sur l'histoire de l'Algérie et les défis de la nouvelle génération.

Toujours fidèle à lui-même, Ahmed Ouyahia a averti les jeunes étudiants que leur rôle est de relever quatre défis arguant que «c'est la nécessité qui fait bouger l'homme et que le danger nous guette de partout. Dans nos frontières et à l'intérieur du pays, sans oublier qu'il y a aussi des mains invisibles qui essayent de déstabiliser le pays». «Votre génération, dira-t-il, a besoin que l'Algérie bouge durant ces cinq et dix ans».

Concernant ces défis à relever, le secrétaire général du RND a insisté sur le travail et l'exploitation des richesses du pays. Il a souligné dans ce contexte que «le Brésil et l'Inde sont des pays émergents. Mais dans ces deux pays, des milliers de citoyens sont marginalisés et vivent dans la misère. Ce n'est pas la politique de l'Algérie qui œuvre pour une justice sociale. Pour cela, il faut travailler davantage et profiter du pays». Le 2ème défi, selon Ahmed Ouyahia, est la modernisation de l'économie nationale. Les secteurs des hydrocarbures et de la mécanique figurent parmi les priorités du fait que leur rentabilité est encore loin de la norme. Elle est encore à développer. D'où le rôle des jeunes dans l'avancée des réformes, a estimé l'ex-chef du gouvernement. «Pour le développement économique, il faut casser plusieurs tabous pour développer une politique sociale et éviter l'endettement qui nous fera perdre notre indépendance économique», a indiqué le directeur de cabinet du président. Quant au 3ème défi, il est axé sur la promotion de la démocratie et du multipartisme qui a débuté il y a près de 30 ans, a souligné Ahmed Ouyahia. Mais qui a été interrompu par la crise et la tragédie nationale qu'a vécue l'Algérie. Le 4ème défi est conjoncturel mais primordial. La baisse du prix du pétrole est l'autre défi à relever. «Tous les pays producteurs de pétrole ont perdu 60% de leur production dont l'Algérie depuis deux ans. Mais grâce aux réserves de l'Algérie, le pays a pu résister. Il faut savoir que le prix du pétrole ne va plus augmenter à 100 dollars. C'est pourquoi il faut se mobiliser et affronter cette vérité avec toutes nos forces».

Poursuivant son discours, le secrétaire général du RND n'a pas hésité à critiquer les hommes politiques «préoccupés par le pouvoir et la chaise» au lieu de présenter un projet de société. Une situation, a estimé le numéro un du RND, qui est à l'origine de l'absentéisme électoral qui n'est guerre dans l'intérêt du peuple puisque le «parlement et les assemblées communales et de wilaya seront élues malgré tout et ce sont les artisans de la politique qui rentreront dans la démagogie».

Evoquant l'exploitation du gaz de schiste, Ahmed Ouyahia regrette que la phase expérimentale n'a pas été jusqu'au bout pour être fixé sur l'utilité de ce gaz et ses points négatifs étant donné que les études réalisées sur l'Algérie ont placé notre pays en 3ème position en matière de réserves.