Le
ministre de l'Intérieur a signé, en mars dernier, une instruction relative à la
valorisation du patrimoine des collectivités locales, en vue de les faire
bénéficier d'un recouvrement effectif de son produit fiscal.
Le
patrimoine des communes constitués de biens immobiliers, locaux d'habitation,
commerciaux, structures socio-économiques, marchés publics, crèches, jardins
publics?, ne renfloue pas leurs caisses, en raison de son très faible taux de
recouvrement. C'est la précision que nous a été faite, hier, par le directeur
central des Ressources et de la Solidarité financière. L'instruction signée par
le ministre, en mars dernier, devra être mise en œuvre pour valoriser, à
l'effet de recouvrer son produit fiscal, l'ensemble du patrimoine des collectivités
locales. Adressée aux chefs de daïra et aux présidents des assemblées
communales, l'instruction affirme par les soins du ministre de l'Intérieur que
: « dans le cadre de la valorisation des ressources patrimoniales et leur
exploitation rationnelle, je vous rappelle que les produits domaniaux doivent
être d'un apport non négligeable aux budgets locaux.» Des ressources qu'il
qualifie de «pérennes et stables » contrairement aux produits fiscaux qui
constituent l'essentiel des ressources locales. Bedoui
souligne que « l'amélioration du niveau des ressources des collectivités
locales impose aux élus locaux de jouer un rôle plus actif et plus dynamique
dans la recherche constante des produits fiscaux et domaniaux et leur
recouvrement effectif. » Toutefois, a-t-il noté « ces derniers ont, depuis un
certain temps, dans le cours de l'exercice de leurs missions, perdu de vue les
règles de bonne gestion de leur patrimoine et n'ont, toujours, pas su tirer
tous les revenus qui celui-ci est susceptible de leur procurer. » Il instruit
les APC de « déployer tous les efforts à l'effet d'améliorer la rentabilité des
biens communaux et de prendre périodiquement, les mesures nécessaires pour les
valoriser à travers notamment, la revue des modes et conditions de leur exploitation
ainsi que l'actualisation des tarifs y afférents. » Il pointe du doigt « l'état
de dégradation avancé et connu du patrimoine des collectivités locales (?). »
Tous les biens immeubles, par nature ou par destination, doivent, exige-t-il,
figurer sur un inventaire tenu en la forme de sommier de consistance, tant au
niveau de l'ordonnateur que du comptable. Il recommande, en outre, aux
autorités locales « d'y apporter, non seulement, les immeubles productifs ou
non de revenus mais également les immobilisations en cours, les dons et legs,
les titres et valeurs, les prêts et créances à terme. » Il rappelle, par
ailleurs, que les taux de loyers applicables aux locaux à usage, autre que
d'habitation, sont libérés et fixés, selon les règles découlant du droit commun
prévues par les dispositions du code civil et du code de commerce. « A ce
titre, les communes ont toute latitude pour fixer les loyers des locaux à usage
commercial, » écrit-il. Il y a lieu alors, ajoute-il de « réajuster les loyers
des locaux à usage d'habitation en s'alignant sur ceux pratiqués par les
organismes logeurs (OPGI, AADL?), en échelonnant les augmentations sur un
certain nombre d'années. » Les locaux réalisés dans le cadre de l'emploi des
jeunes sont aussi concernés par l'instruction (?).