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GCM: Mascara a fêté ses champions

par Mohamed Belkecir

Après le ratage à domicile face au principal concurrent, le RCBOR, à Mascara, l'inquiétude était de mise de voir tant d'efforts partir en fumée. On n'oubliera pas non plus les fâcheux débordements qui ont suivi cette défaite. Et c'est la raison pour laquelle, parmi la galerie qui a fait le déplacement à Khemis Miliana, beaucoup de fans avaient la peur au ventre et appréhendaient ce match couperet. Après tout, ces supporters avaient le droit de croire en ce rendez-vous qui s'est déroulé, faut-il le souligner, dans une parfaite éthique et où deux cartons rouges ont été brandis par l'arbitre. Le GCM n'a assuré son accession que dans les ultimes minutes. Comme prévu, le stade Belkebir de Khemis a été pris d'assaut dès la matinée par les supporteurs mascaréens, alors que d'autres n'avaient d'autre alternative que de se rabattre sur la radio. Pendant le déroulement du match, les rues de la ville étaient désertes, alors qu'à Khemis, à l'intérieur du stade, c'était un spectacle d'une haute intensité, riche en couleurs.

Les tribunes étaient combles et pavoisées de drapeaux et banderoles avec des fans coiffés de casquettes, arborant des maillots aux couleurs du GCM, le tout accompagné par des groupes folkloriques entonnant des chants dans une cacophonie indescriptible. Le match opposait le SKAF au leader qui jouait son avenir avec une très lourde responsabilité sur les joueurs. Ce terrible enjeu n'autorisait nullement l'équipe du Ghali à retourner à Mascara les mains vides. Le GCM n'avait pas les faveurs du pronostic, car la formation locale ne s'est pas présentée en victime et lui a tenu la dragée haute, dans une rencontre qui n'a souffert d'aucune irrégularité selon tous les présents. Mais il n'empêche que les Mascaréens ont souffert car, même menant deux buts à zéro, le suspense était insupportable puisqu'ils étaient à la merci d'une égalisation qui aurait fait leur malheur. Au coup de sifflet final qui a fait rentrer le GCM dans la cour des grands, le stade a explosé dans une hystérie populaire qui a vu des supporters se congratuler, alors que d'autres ne cessaient d'applaudir leur équipe. Ils sont restés au stade pour assister au tour d'honneur de leurs idoles, avant de revenir au bercail pour la fête et passer une nuit blanche à Mascara. Et pourtant, au coup d'envoi du championnat, rien ne laissait présager cette issue inespérée et arrachée par le Ghali qui vivait au début de graves turbulences en végétant au milieu du tableau avec un président à bout de souffle, des joueurs en grève et des fans menaçants. Le CRB Ben Badis dominait alors les débats avant que le CRB Oued Rhiou ne reprenne les commandes, laissant dans l'expectative le GCM. Il a fallu un sursaut d'orgueil et la mobilisation des dirigeants et des supporters pour voir enfin le Ghali s'emparer du fauteuil et terminer en apothéose avec deux points d'avance. Ainsi, dès la fin du match, les habitants sont sortis à la rue pour manifester leur joie dans une liesse indescriptible. Tout le monde a convergé vers les places publiques pour festoyer et chaque quartier a créé son espace de réjouissances, puisque les disc-jockeys étaient lâchés à fond.

Dans les principales artères de la ville, des cortèges interminables avec des véhicules dangereusement surchargés d'inconditionnels, même dans les malles ouvertes, klaxonnant et défilant dans tous les itinéraires pour transiter par la place mythique de l'Emir Abdelkader où l'on continuait à vendre casquettes et tricots du GCM. Les autorités qui ont accompagné le club le long de la saison ne sont par restées indifférentes à cet évènement puisque elles aussi étaient concernées par ce sacre. Et c'est la raison pour laquelle le wali et son exécutif ont participé à cette consécration qui a mis le GCM sur un nuage. A présent, tout le monde est en droit de fêter cette accession comme il se doit, tant la traversée du désert n'a que trop duré pour un club à la si longue histoire.