Depuis quelques semaines, les citoyens de la wilaya
de Blida ont remarqué un retour massif de ressortissants africains dans la
plupart des grandes villes. Ils étaient partout, mais surtout aux alentours des
mosquées et dans certains terrains vagues où ils ont élu domicile, avec femmes
et enfants. Durant la journée, ils sillonnent les artères, disséminés à travers
la ville pour ne pas attirer l'attention et quémandent une pièce de monnaie aux
passants. Ils se rendent dans les magasins et les marchés pour demander
l'aumône où quelque chose à manger. Il faut dire que la solidarité des
Algériens et leur magnanimité à l'égard de ces pauvres personnes chassées de
leur pays par la famine, leur fait mettre souvent la main à la poche. D'après certains
témoignages de commerçants, les Nigériens -puisqu'ils s'agit
de ressortissants de ce pays voisin- leur ramènent chaque soir des sommes assez
importantes en petite monnaie : « Il y en a qui se font jusqu'à 7000 DA par
jour », affirme-t-on. Devant cet état de fait, les autorités locales ont décidé
de les rapatrier dans leur pays à cause des risques multiples qu'ils
représentent et pour le fait qu'ils sont entrés illégalement en Algérie. C'est
la sûreté de wilaya de Blida qui s'est chargée de l'opération qui s'est
déroulée en trois étapes : le ramassage de tous les ressortissants nigériens
une fois la nuit tombée et leur évacuation vers le centre de repos de Bahli où ils ont été pris en charge et, enfin, leur
transfert vers Tamanrasset puis les frontières nigériennes. Ils ont été donc
825 Nigériens à avoir été rapatriés, dont des hommes, femmes et enfants, par le
biais de 17 bus et 2 grands camions pour le transport de leurs affaires, dans
des conditions très humaines et dans le strict respect de leur personnalité. Ce
n'est pas la première opération du genre qui est menée à Blida ou dans d'autres
wilayas et, à chaque fois, il y a de grosses sommes qui sont déboursées par
l'Etat pour ce faire. Il faudrait donc que ce reflux soit empêché à partir des
frontières pour éviter ce gaspillage inutile d'argent que les collectivités
locales sont obligées de supporter, surtout en ces temps de disette.