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Le Forum algéro-britannique sans Rebrab

par M. Aziza

La 2ème édition du Forum algéro-britanique s'est ouverte hier à l'hôtel Aurassi en l'absence remarquée de l'industriel Issad Rebrab, patron de Cevital, et en présence des membres du staff gouvernemental, entre autres, les ministres de l'Industrie et des Finances en compagnie du chef du FCE, Ali Hadad.

Le ministre de l'Industrie et des Mines Abdeslam Bouchouarab a refusé tout commentaire sur l'absence d'Issad Rebrab au forum. Est-ce qu'il a été empêché d'assister ou de participer au forum ? Bouchouareb répond : «Je n'ai pas de réponses à vous donner sur cette question» en invitant la presse à s'intéresser à ce grand évènement qui a réuni hier plus de 150 hommes d'affaires britanniques avec leurs homologues algériens. Le ministre de l'Industrie a affirmé devant l'assistance que ce deuxième forum représente une occasion pour le renforcement des liens entre les deux parties. Il a évoqué devant les hommes d'affaires britanniques les avantages que va offrir le nouveau code d'investissement.

Greg Hands, ministre britannique délégué au Trésor, a pour sa part parlé de trois projets séparés qui sont déjà mis sur les rails. Le premier projet concerne la levée de la double imposition entre les deux pays. Un accord qui entrera en vigueur en janvier 2017 en Algérie et sera appliqué en Angleterre en juin de la même année. Le deuxième projet consiste en la création d'une chambre de commerce algéro-britannique qui « va être mise en place prochainement ». Et de préciser qu'elle est en cours d'installation pour fournir un cadre de travail aux opérateurs économiques algériens et britanniques. Le ministre britannique délégué du Trésor a précisé que quelle que soit la forme de cette chambre mixte « sa réussite dépendra de vos données, de votre participation », insiste-t-il. Le troisième projet concerne l'ouverture d'une école britannique internationale, avec un programme à la fois algérien et anglais. Elle sera opérationnelle d'ici 2018, a-t-il souligné.

La présidente du conseil d'affaires (Algerian British Business Council), Lady Olga Maitland, a affirmé à l'issue de la signature de protocole d'accord avec le FCE que cette démarche permettra d'ouvrir de multiples horizons aux opérateurs anglais et algériens. Et d'affirmer qu'après 11 ans de la création du conseil d'affaires, plusieurs entreprises anglaises se sont installées en Algérie dans le secteur de l'énergie, la pharmacie et les finances. Interrogée sur les projets d'investissement qui sont dans le portefeuille du réseau d'affaires, Lady Olga a précisé qu'aujourd'hui les hommes d'affaires britanniques sont en train d'explorer les possibilités de partenariat et d'investissement en Algérie. Et de préciser que les projets seront identifiés après l'adoption du nouveau code d'investissement « si attendu par les opérateurs et investisseurs britanniques », dit-elle.

Mohamed Laïd Benamor, président de la Chambre algérienne de commerce, a affirmé de son côté que les échanges économiques entre l'Algérie et l'Angleterre, hors hydrocarbures, atteignent plus de 2 milliards de dollars annuellement. Mais, pour lui, les échanges doivent considérablement évoluer dans les années à venir, et ce, à travers des investissements stratégiques dans le domaine de la finance, le gaz, les énergies renouvelables, les TIC, l'agriculture et la pharmacie, vu les potentialités des deux pays.

Le ministre des Finances, Benkhalfa, a voulu à travers son intervention convaincre en affirmant que l'Algérie est en train de rénover ses instruments de croissance et elle soutient surtout l'émergence de tissu d'entreprises avec ses partenaires. Il a reconnu : « Nous avançons sur un rythme extrêmement vigilant, nous avons une politique de solidarité nationale, nous avons un marché de l'emploi fragile et on ne veut pas le fragiliser davantage ». Plus précis, il dira: « Nous serons dans les trois années à venir sur un parcours économique extrêmement complexe, extrêmement difficile, mais très promoteur ». Il a signalé dans la foulée que notre pays est sur une politique de restitution de la valeur de l'argent. Et d'affirmer que le gouverneur de la Banque d'Algérie travaille de son côté « pour une intelligence du régime de changes » sans donner plus de précisions.