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Constantine - Salon de l'emploi: Des problèmes et des difficultés rencontrés sur le terrain

par A. M.

Plus de 65 exposants dont les projets ont été concrétisés dans le cadre des différents dispositifs de l'aide à l'emploi et qui se trouvent déjà en phase d'exploitation, dont une dizaine de femmes, ont participé à la 6ème édition du « Salem », le salon de l'emploi qui s'est ouvert jeudi à la place de la Brèche de Constantine.

Organisé par l'agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (ANSEJ) sous l'égide du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, ce salon qui se tenait chaque année à Alger a été décentralisé cette année et s'est ouvert en même temps dans les 48 wilayas du pays durant la période du 19 au 22 mai 2016 et sous le slogan « la microentreprise, instrument de diversification de l'économie nationale ». A Constantine, les organisateurs de cette manifestation ont expliqué que le salon a été rapproché du citoyen afin de lui permettre de connaître son contenu, les microentreprises créées dans le cadre des différents dispositifs de l'emploi Ansej, Cnac, Anem, Angem, ainsi que les différents partenaires qui accompagnent ces dispositifs. Le directeur de l'Ansej de Constantine, M. Ghellab Abdennour, expliquera qu'à Alger, le champ d'action de ce salon en matière de communication était très réduit et il était difficile aux entreprises de s'y déplacer. «Ici à Constantine nous avons touché plus d'une soixantaine d'entreprise, mais à Alger on n'aurait eu que quatre ou cinq. C'est cela la différence », a estimé M. Ghellab pour justifier la décentralisation du salon au niveau des wilayas. Est-ce que l'impact du salon sur l'emploi sera plus important ? Avons-nous questionné. Et le directeur de l'Ansej de Constantine de répondre que la réponse à cette question apparaîtra sûrement après la tenue du salon au niveau local. Mme Fisli, chargée de la communication au niveau de l'Ansej de Constantine, annoncera, dans le détail, la participation de 45 projets Ansej et 20 projets Cnac qui exposent aux côtés de 15 partenaires « institutionnels » (les Banques les organismes d'assurances sociales comme la Cnas et la Casnos, et d'autres). Elle parlera de 4 exposants dans l'agriculture, 5 dans l'agro-alimentaire, signalant un projet innovant au niveau national dans le domaine de la micro-biologie, et plusieurs participants dans les cosmétiques, les détergents, le recyclage du bois, la plomberie sanitaire, etc. Mais il a été remarqué beaucoup d'entreprises dans les services. Ce qui est loin de répondre aux souhaits des décideurs qui veulent orienter les investissements vers les créneaux créateurs d'emploi, telle que la sous-traitance mécanique, l'agriculture, etc.

Parmi les exposants, nous avons discuté avec une dizaine sur leurs problèmes et les difficultés qu'ils rencontrent sur le terrain face à l'environnement institutionnel et, surtout, l'environnement bureaucratique. Par exemple, M. Bouakrif Riad, le directeur d'une entreprise de réalisation immobilière sise à Ain El Bey, qui emploie 120 travailleurs directs, nous a confié que son entreprise fait face à des obstacles qui freinent singulièrement sa progression. « Quand nous voulons investir, nous rencontrons d'énormes difficultés, dont les plus grandes proviennent des maîtres d'ouvrages et de certains bureaux d'études. Les premiers nous freinent par le biais des ordres de services (ODS) d'arrêt de chantier en invoquant des anomalies sur le terrain, dans les réalisations, etc. Et cela affecte notre budget au niveau des salaires si nous considérons que les arrêts durent parfois jusqu'à trois mois. Et nous ne sommes pas remboursés après l'ODS de reprise ». Notre interlocuteur ajoutera qu'aucune situation ne leur a été payée par le maître d'œuvre depuis une année et demie et son entreprise continue à travailler avec les moyens de bord. Le bureau d'étude y met aussi du sien en matière de difficultés créées en émettant, par exemple, des réserves sur la réalisation par rapport au plan. « Et c'est comme cela que les petites entreprises évoluent », dira notre interlocuteur. Et ce phénomène nous a été signalé, sous d'autres formes bureaucratiques, par l'ensemble des promoteurs que nous avons interrogés au cours de la première matinée de ce salon. Beaucoup d'autres nous ont donné rendez-vous pour ces trois journées pour nous faire part de leurs difficultés aussi.