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Affaire de la bataille rangée d'El Qaria devant le tribunal d'Aïn El Turck: Des peines de cinq et quatre ans de prison ferme contre douze accusés

par Rachid Boutlélis

Au terme des délibérations, le tribunal correctionnel d'Aïn El Turck a condamné jeudi chacun des huit accusés à cinq années de prison ferme et a prononcé des peines de quatre ans d'emprisonnement pour quatre autres dans une affaire d'association de malfaiteurs, port d'armes prohibées, d'agressions et trouble à l'ordre public constituant les principaux griefs retenus à leur encontre. En se relayant à la barre des accusés, les douze prévenus, des habitués du prétoire, ont réfuté en bloc les accusations reprochées contre eux en clamant leur innocence. Il s'agit d'individus arrêtés par les forces de la Gendarmerie nationale lors d'une bataille rangée qui a opposé, au cours de la semaine dernière, deux bandes rivales de malfrats armés jusqu'aux dents dans le village Filaoucène, communément appelé El Qaria, situé sur le territoire de la commune de Bousfer. Selon des recoupements d'informations récoltées sur les lieux par Le Quotidien d'Oran au lendemain de ces graves incidents qui ont semé une grande panique parmi les habitants, il s'agirait d'une vendetta déclenchée, en fin d'après-midi et qui a duré jusqu'à une heure tardive de la nuit, par un groupe de malfrats venus d'un quartier populaire de la ville d'Oran contre une bande rivale, pour la plupart des occupants de l'immense bidonville, baptisé oued namousse, en référence à une rivière desséchée traversant de part en part ce village. Les belligérants se sont affrontés pendant des heures avec toutes sortes d'armes blanches, les unes aussi impressionnantes que les autres et en se tirant dessus à coup de pistolets utilisés pour des signaux de détresse en haute mer. Il a fallu l'intervention de forces de la Gendarmerie nationale, qui a nécessité beaucoup de prudence et autant de promptitude, sollicitées en urgence par des habitants aux abois, paniqués par cette subite montée de la violence, pour mettre un terme à ces hostilités d'une extrême gravité. Cette intervention s'est finalement soldée par la neutralisation des douze accusés et la saisie d'un véritable arsenal de guerre.